10 fautes courantes de français


Comme promis dans mon article Ma vie, mon roman #7 : Mes projets pour 2017, je comptais publier plus d’articles relatifs aux techniques d’écriture et à la langue française.

Voyez ! Je m’y tiens ! 😉

J’espère que ces 10 « abus de langage » vous plairont et que cet article vous aidera.
Bien entendu, je ne peux pas lister tous les abus faits couramment parce que ce ne serait plus un article que je devrais écrire, mais une encyclopédie ! 😅

1. « Au jour d’aujourd’hui »

Je sais qu’il s’agit de l’exemple typique de la faute et qu’il a déjà été rabâché un nombre incalculable de fois, pourtant, ça ne l’empêche pas d’être l’une des erreurs les plus souvent commises.

Mais en quoi est-ce une faute ? Tout simplement parce que cette expression dit deux fois la même chose, voire trois fois la même chose, puisque aujourd’hui est déjà un pléonasme. Quand on regarde son étymologie, aujourd’hui signifie « au jour de ce jour ». Donc, « au jour d’aujourd’hui » équivaut à « au jour du jour de ce jour ».

2. « Cohabiter ensemble »

Cohabiter, signifie déjà habiter, vivre ensemble. En effet, le préfixe co- vient du latin cum qui signifie avec.
Ainsi, dire « Cohabiter ensemble » équivaut à « habiter ensemble ensemble ».

Évidemment, il en va de même pour coopérer, collaborer, coexister,…

3. « S’approcher près de »

S’approcher signifie se déplacer près de quelqu’un ou quelque chose, la notion de proximité est intrinsèque au verbe, il n’y a aucun besoin d’ajouter la préposition près entre le verbe et le C.O.I.
Dire s’approcher de est amplement suffisant et, surtout, correct.

4. « S’entraider mutuellement »

S’entraider veut dire s’aider mutellement… Vous le voyez le pléonasme ?

5. « Exterminer jusqu’au dernier »

Le Larousse nous donne cette définition pour exterminer : « Anéantir des êtres vivants, les faire périr jusqu’au dernier ou en très grande partie ; supprimer ».

6. « Achalandé » ≠ « approvisionné »

Un magasin achalandé est un commerce qui a attiré le chaland — le client —. Toutefois, il est certain que pour qu’un étal soit achalandé, il est impératif qu’il soit bien approvisionné — bien garni de provisions 😉

7. « Conséquent » ≠ « Important »

En français, quelque chose de conséquent n’est autre qu’une chose qui est la conséquence, la suite, d’un fait précédent, antérieur. En d’autre terme, il s’agit d’une conséquence.

Interpréter conséquent comme un synonyme de grand, important, considérable est une dérive à imputer à l’anglais. En effet, dans certains contextes, consequence peut se traduire par l’importance.

L’utilisation correcte est donc celle-ci : « Sa fortune importante est conséquente de ses investissements ingénieux. » Mais comme personne ne parle plus comme ça, on dira : « Sa fortune importante est le résultat de ses investissements ingénieux. »

8. « Impacter »

Le problème ici est presque le même qu’avec conséquent, à ceci près que le verbe impacter n’existe pas. Il s’agit d’un verbe familier importé du verbe anglais to impact qui veut dire avoir un impact sur et que l’on a francisé.

9. Les impératifs

Je ne compte plus le nombre de fois où je croise des « manges ! », « regardes ! », « laves ! », « ranges ! »…

J’espère sincèrement qu’au moins la plupart d’entre vous a remarqué le problème : les verbes du 1er groupe ne prennent PAS de s à la 2e personne du singulier de l’impératif.

Retenez donc ceci : « Tous les verbes dont l’infinitif se termine en -er (manger, regarder, laver, ranger, aimer, changer,…) ne prennent pas de -s à la 2e personne du singulier de l’impératif. »

10. « Faire long feu », ou pas…

Ceci est un vrai problème, même pour moi ! J’ai eu deux explications quant à la signification de cette expression et je peux enfin savoir laquelle est la bonne.

Cette expression vient du domaine des anciennes armes à feu. A cette époque, la recharge de ces armes s’effectuait par le canon grâce à un mélange de charbon, de soufre et de salpêtre. Lorsque ce dernier était humide, la charge se consumait lentement, pendant longtemps, et le projectile était mollement éjecté du canon, n’atteignant jamais sa cible.

Faire long feu signifie donc « traîner en longueur pour, finalement, échouer ou obtenir des résultats décevants. »

Et sa forme négative, ne pas faire long feu veut donc dire : « qui se termine de façon rapide et qui se solde par une réussite. »

Si vous souhaitez aller plus loin, je vous conseille la lecture de l’excellent Langue française : arrêtez le massacre ! de Jean Maillet. Vous y retrouverez certains des exemples que j’ai cités, mais beaucoup d’autres également.

Retrouvez d’autres articles à propos de la langue française, de la syntaxe, de l’orthographe et de la ponctuation.


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