Différencier les genres de l’Imaginaire


A la demande de plusieurs d’entre vous je me suis attelée à la tâche pas aussi simple qu’on le croit de différencier les genres de l’imaginaire.
Ces genres sont au nombre de quatre : le merveilleux, le fantastique, la science-fiction et la fantasy. Je ne développerai pas de sous-genres dans cet article déjà bien assez long comme ça.

Avant de commencer, je vous conseille très fortement de vous armer de patience et d’une boîte de paracétamol ! 😉

Il est important de noter que les termes de « science-fiction », « fantasy », « étrange », « horreur », « aventure » et « littérature de genre » ne sont apparus et n’ont été acceptés que vers la moitié du XXe siècle, bien que certains de ces genres soient nés bien avant cette date.

Le Merveilleux

Historique

Le Merveilleux est un genre qui apparut dans le courant du XVIIe siècle avec Les Contes de ma Mère l’Oye de Charles Perrault, parus en 1695.

L’origine des contes de fées (et du genre du merveilleux en général) n’est autre que la tradition populaire orale. En effet, Charles Perrault n’a fait que mettre par écrit des histoires populaires racontées depuis des siècles. Le Merveilleux tire donc son origine des croyances populaires (païennes ou non).

Définition et caractéristiques du genre

Le Merveilleux est un genre littéraire où le surnaturel se mêle à la réalité et est complètement accepté par le lecteur, le narrateur et les personnages.

Le Merveilleux est un genre inspiré d’une part par la tradition orale et son imaginaire (les fées, les petits peuples, les sorcières, les ogres,…) d’autre part par les croyances chrétiennes (interventions de Dieu, mauvais tours du diable,…). Il s’agit du genre littéraire des contes de fées ou contes merveilleux.

Ce genre littéraire, par le fait qu’il n’est présent que sous forme de contes, a un but didactique. En effet, par les contes, on veut expliquer les bons comportements à adopter et on explique quelles seront les punitions pour les mauvais, le tout étant exposé de manière métaphorique.

C’est ainsi que, par exemple, au travers du conte de Blanche-Neige, on faisait comprendre aux petites filles qu’il fallait qu’elles s’acquittent dignement des tâches ménagères afin d’être récompensées en épousant un bon mari, en l’occurrence un prince, dans ce cas-ci.

Autre exemple : par le conte de la Belle au Bois Dormant (version Perrault), on expliquait aux garçons qu’ils devaient être braves pour avoir le droit de se marier et d’accéder, par le courage et leur fierté, à un rang plus élevé puisqu’à la fin de l’histoire, le prince devient roi.

Pour qu’une œuvre soit considérée comme du Merveilleux, il faut :

  • des personnages stéréotypés (un prince courageux, une princesse serviable, une fée affable, un-e orgre-sse cruel-le, une belle-mère épouvantable,…).
  • un schéma narratif simple.
  • des événements surnaturels (magiques).
  • une temporalité et une situation géographique imprécises (« Il était une fois, dans un château… »).
  • des dialogues.
  • une histoire ancrée dans notre monde.

Le Fantastique

Historique

Le Fantastique est un genre littéraire dont les précurseurs datent de la fin du XVIIIe (avec, par exemple : Le Diable amoureux de Cazotte). Mais ce n’est qu’au XIXe siècle que le genre naît réellement.

Ce genre est un descendant direct du roman gothique.

Définition et caractéristiques du genre

On définit le fantastique comme étant l’irruption d’un fait irréaliste dans un cadre réaliste provoquant chez le lecteur et le personnage une hésitation entre logique et illogique, possible et impossible.

La définition la plus complète et la plus précise du fantastique acceptée par tous est celle donnée par Tzvetan Todorov dans son essai Introduction à la littérature fantastique. Il s’agit de l’ouvrage de référence moderne en Europe en terme d’analyse et de définition de ce genre littéraire. Je précise en Europe parce que les Américains travaillent sur un autre système de classification des genres moins complexe que le nôtre.

Cette fameuse définition donnée par Todorov est celle-ci :

Dans un monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s’expliquer par les lois de ce même monde familier. Celui qui perçoit l’événement doit opter pour l’une des deux solutions possibles : ou bien il s’agit d’une illusion des sens, d’un produit de l’imagination et les lois du monde restent alors ce qu’elles sont ; ou bien l’événement a véritablement eu lieu, il est partie intégrante de la réalité, mais alors cette réalité est régie par des lois inconnues de nous. Ou bien le diable est une illusion, un être imaginaire ; ou bien il existe réellement, tout comme les autres êtres vivants : avec cette réserve qu’on le rencontre rarement.

Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu’on choisit l’une ou l’autre réponse, on quitte le fantastique pour entrer dans genre voisin, l’étrange ou le merveilleux. Le fantastique c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel.

Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Paris, Éditions du Seuil, Points Essais, 1970, p. 29.

Le fantastique est donc le genre du doute et de l’hésitation. A partir du moment où l’on donne une explication à ce qui s’est passé dans le récit, ce n’est plus du fantastique. Si l’explication est rationnelle, on parle d’étrange ; si elle est naturelle, on parle de merveilleux ; si elle est magique, on parle de fantasy et si elle est scientifique on parle de science-fiction.

Un dernier point est à soulever : les thèmes. Les thèmes du fantastique lui sont propres au sein du groupe des genres de l’Imaginaire. Ce genre exploite des thèmes qui favorisent la confusion tels que le rêve, la folie, le double maléfique, le complot…

Pour qu’une œuvre soit considérée comme du Fantastique, il faut :

  • une hésitation du lecteur et/ou des personnages à se décider pour une explication naturelle ou surnaturelle. (J’insiste : il faut une hésitation et non une réponse ou une acceptation)
  • un refus du lecteur d’apporter au texte fantastique une interprétation poétique ou allégorique.
  • un fait irréaliste dans un cadre réaliste.
  • une temporalité déterminée et un espace défini pour le fait irréaliste : ceci signifie que le fait irréaliste se déroule dans un laps de temps qui a un début (un peu après le commencement du récit) et une fin (la fin du récit) et qu’il ne s’étend pas au-delà de cette durée ; il se déroule également dans un espace réduit tel une armoire, une chambre, un bureau, une maison ou l’espace proche du personnage principal. Il ne s’étend pas dans le monde entier. Très souvent, le fait ne concerne que le personnage principal.

Contrairement à beaucoup d’idées reçues, il n’est pas nécessaire que l’histoire fasse peur pour qu’elle soit considérée comme un récit fantastique.

La Science-Fiction

Historique

Selon François Raymond et Daniel Compère, la science-fiction et le fantastique se seraient créé à peu près en même temps, c’est-à-dire au XIXe siècle. Ils auraient constitué une sorte de double réponse aux interrogations de l’époque, mais surtout se seraient posés à contre-courant du genre à la mode à l’époque : le réalisme, genre qui ne laissait aucune place à l’extrapolation et à l’imaginaire. Le XIXe siècle est également un siècle de grandes découvertes scientifiques, ce qui n’a pas manquer de faire bouillonner les esprits. Forts de ces rêves de Science et d’Avenir où tout semblait possible, des écrivains se sont lancés dans la conquête de la Lune (De la Terre à la Lune, Jules Verne, 1865) ou dans les voyages temporels (La Machine à explorer le temps, H. G. Wells, 1895).

Mais c’est en 1851 que le terme de « science-fiction » est apparu pour la première fois, utilisé par William Wilson dans son essai A Little Earnest Book Upon A Great Old Subject. On le recroise une nouvelle fois dans les colonnes du courrier de Amazing Stories en janvier 1927 dans la phrase « Remember that Jules Verne was a sort of Shakespeare in science fiction. » Mais il faut attendre 1929 et l’éditorial d’Hugo Gernsback dans le premier numéro du pulp magazine Science Wonder Stories pour que le terme de scientifiction s’impose aux États-Unis.
En Europe francophone, le terme de science-fiction ne s’impose qu’à partir des années 1950 et s’oppose farouchement au genre de l’anticipation.

Nota Bene :

l’anticipation n’est pas un sous-genre de la SF, mais bien un genre à part entière.

Définition et caractéristiques du genre

La science-fiction est, par définition, le genre de la fiction scientifique. J’aime beaucoup la définition du dictionnaire Le Petit Robert : « Science-fiction : genre littéraire qui fait intervenir le scientifiquement possible dans l’imaginaire romanesque ».

Lorsque l’on parle de le science dans la science-fiction, on parle bien entendu des sciences dures (physique, chimie, biologie, astronomie,…), mais également des sciences humaines et sociales (ethnologie, sociologie, sciences économiques,…).

Nota Bene :

Il est néanmoins important de préciser que les dystopies ne sont pas de facto de la science-fiction. La dystopie est, comme l’anticipation, un genre à part entière qui peut être placé dans un environnement différent que ceux créés par la SF.

Les thèmes et les schémas narratifs types de la science-fiction ressemblent beaucoup à ceux de la fantasy. On retrouve très souvent le thème de l’épopée épique ou de la quête du héros. On retrouve également certaines critiques de notre société ou des métaphores de faits historiques dans des récits de science-fiction comme de fantasy.

Le récit de science-fiction peut se dérouler dans toutes les époques : passé, présent ou futur.

Pour qu’une œuvre soit considérée comme de la Science-Fiction, il faut :

  • un rapport aux sciences différents de celui de l’époque du récit. Cette science peut être sur-développée comme sous-développée, de même que les différents domaines peuvent être à des niveaux différents, par exemple une science sociale poussée à l’extrême, mais une technologie « normale » (comme dans Le Passeur de Loïs Lowry) ou inversement (comme dans la série Stargate).
  • Surtout, il ne faut pas de magie, ni de mysticisme, sinon ça devient de la fantasy, en tout cas, il ne faut pas laisser une trop grande place aux « croyances ».

La Fantasy

Historique

La fantasy tire ses origines profondes des mythes et légendes. Ainsi André François Ruaud, dans son ouvrage Cartographie du merveilleux, nous fait remonter jusqu’à Homère, La Chanson de Roland, les contes de Perrault. N’oublions pas non plus le mythe arthurien qui a largement inspiré une bonne partie de la littérature fantasy par ses divers aspects.

C’est au début du XXe siècle qu’on peut voir apparaître les premières œuvres que l’on pourrait qualifier de pré-fantasy telles que Le Magicien d’Oz de Franck L. Baum (1900) ou encore Peter Pan de James M. Barrie (1911). Mais c’est avec l’apparition des œuvres de Robert E. Howard (Conan le Cimmérien, Solomon Kane) que commence à émerger un genre nouveau qui sera baptisé plus tard heroic fantasy. Les années 1930 à 1950 incarnent l’âge d’or de la fantasy anglophone avec de grands noms comme Mervyn Peake (Gormenghast, 1950) ou T. H. White (L’Épée dans la pierre, 1938, qui fut adapté par les studio Disney sous le titre francophone de Merlin l’Enchanteur), fondateur de la fantasy arthurienne moderne.

Mais c’est en 1955 avec la sortie du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien que la fantasy prend un tournant décisif. Cet ouvrage est, d’ailleurs, considéré par beaucoup comme l’œuvre ayant fondé la fantasy moderne, puisque c’est avec elle que sont réellement nés les termes de fantasy, de high fantasy, d’heroic fantasy

Ensuite, en 1997, une nouvelle œuvre fait une entrée fracassante dans le monde de la fantasy, créant, au passage, un nouveau sous-genre : Harry Potter et l’urban fanatsy.

La suite de l’histoire de la fantasy, je crois que nous la connaissons tous.

Définition et caractéristiques du genre

De par sa nature très diversifiée, il est difficile de donner une véritable définition complète et précise qui ne s’étale pas sur plusieurs pages. Il n’existe, à l’heure actuelle, aucune définition du genre qui fasse l’unanimité.

Je vous la définirais donc ainsi : « La fantasy est un genre défini par la création d’un monde alternatif inclus, parallèle ou totalement dissocié du nôtre répondant à ses propres lois semblables ou non aux nôtres dans lequel se mêlent les mythes, les légendes, les croyances et la magie qui sont acceptés sans conditions par le lecteur. »

Comme pour la science-fiction, les thèmes abordés sont souvent des voyages initiatiques ou des quêtes épiques.

Pour qu’une œuvre soit considérée comme de la Fantasy, il faut :

  • un univers créé de toute pièce : même si Harry Potter se déroule sur Terre, J. K. Rowlling a créé le « monde des sorciers » dirigé par son propre gouvernement, répondant à ses propres règles, ayant ses propres administrations, etc. Il s’agit clairement d’une dimension parallèle. Il en va de même pour les romans de bit-lit : ces univers sont régis par des règles (naturelles et légales) différentes des nôtres et par une acceptation pleine et entière des conditions magiques des personnages vampires, loups-garous, etc.
  • une acceptation pleine et entière de la magie, il n’y a pas de doute quant à l’existence réelle ou non des faits qui se présentent.

Je vous invite à aller faire un tour sur mon article qui définit la Fantasy et celui où j’explique ma manière de définir le sous-genre d’un roman fantasy.

Différencier ces genres

Mise en situation n°1

Merveilleux, Fantastique, Science-Fiction et Fantasy visitent un château réputé pour être hanté. Plongés dans leur visite, il ne font pas attention et finissent par être séparés. Lorsque chacun arrive dans une pièce, ils sont tous très loin les uns des autres. A ce moment, des fantômes en armure médiévale apparaissent devant chacun des membres de l’équipée.

Merveilleux, va tenter la voie douce du dialogue pour comprendre ce qu’il se passe, pourquoi ce fantôme cherche à faire peur à tout le monde. Après un long dialogue sur le but de l’existence, les valeurs morales, etc, le fantôme se transforme en fée et récompense Merveilleux en vantant ses vertus et en blâmant les vices des autres.

Fantastique va s’enfuir en hurlant qu’il ne comprend rien à ce qui lui arrive pour s’arrêter dans le hall d’entrer et se demander si au final, ce n’était pas juste un rideau qui avait bougé… oui mais et les cliquetis d’armure, alors ?

Science-fiction va tourner partout dans la pièce pour trouver le projecteur holographique et s’émerveiller devant ce petit bijou de technologie créé pour fasciner les touristes.

Fantasy va se rappeler les enseignements de son mentor afin de garder son calme et de puiser en lui la force qui lui permettra de lancer cette fameuse boule de feu, technique secrète de son maître.

Mise en situation n°2

Merveilleux se balade de nuit (de pleine lune) dans la forêt alors que ça ne lui est pas permis et se fait mordre par un loup-garou qui lui a crié : « C’est toi le chat ! » au moment où il a détaché sa mâchoire. Terrorisé, Merveilleux s’enfuit, perd son chemin et se retrouve devant une petite cabane. Il frappe désespérément et une bûcheronne lui ouvre. Par chance, cette dernière connaît un remède efficace contre les morsures de loups-garous, remède dont on ne connaîtra jamais la recette parce qu’elle la tient de la tante de sa belle-sœur qui est une fée. Merveilleux met sept jours à se remettre et se marie avec la bûcheronne qui, en fait, est la princesse en fuite du Royaume.

Fantastique profite de cette merveilleuse pleine lune pour faire un petit tour en forêt. Il adore les tours en forêt les nuits de plein lune, ça le rend tout chose. Surtout qu’il ne prête jamais aucune attention à la vieille qui parle tout le temps du loup énorme qui rôde les nuits de pleine lune. Tout le monde sait que les histoires de cette vieilles, c’est du pipeau. Mais au moment où il veut lever les yeux pour admirer la lune, il voit une ombre suspecte qui se balade entre les arbres. Il la fixe et se rend compte que cette chose ressemble à un énorme loup aux yeux rouges. Pris de panique, il s’enfuit en hurlant qu’il ne comprend rien à ce qu’il lui arrive. Mais il n’est pas assez rapide et l’ombre le griffe, du moins, c’est l’impression qu’il en a. Il continue de courir et se cogne à un arbre. Il se réveille le lendemain, dans son lit. Sa mère l’a ramené, il était inconscient à l’entrée du jardin et qu’il s’est salement amoché dans les ronces. Était-ce réellement les ronces qui l’ont griffé ou cette ombre ?

Science-fiction a décidé de capturer l’un de ces fameux spécimens atteint du virus lupus luna X21b créé en laboratoire il y a quelques années dans le but de soigner la rage virulente des corgis de la Reine d’Angleterre. Seulement, la mission se passe mal et elle se fait mordre. Avec son taser surper-puissant qui fait aussi sèche-cheveux elle électrocute la bête qui s’enfuit en jappant. Tant pis, elle reviendra le mois prochain mieux équipé. Elle sort une pastille à la menthe qui, en réalité, est une pilule de soins instantanés qui guéri ses blessures. Et elle sait qu’elle n’a pas attrapé le virus lupus luna X21b, parce qu’elle avait pris son injection avant de partir collecter son spécimen.

Malencontreusement forcée de couper par la forêt en cette nuit de pleine lune, Fantasy ne sent pas très à son aise. Elle sait ce qui court dans cette forêt : des loups-garous. Elle a entendu tellement de choses horribles à leur sujet. Mais elle n’a pas le choix, elle doit traverser cette forêt cette nuit. C’est donc avec un nœud à l’estomac qu’elle s’avance entre les arbres. Au bout d’un moment, elle voit une ombre suspecte entre les troncs. Cette ombre finit par s’approcher d’elle, lentement, et par s’étaler à ses pieds, dans un rayon de lune. C’est un loup énorme avec… un poil qui semble tellement soyeux qu’on a envie de se pelotonner tout contre et de puiser dans la chaleur de cette bête belle et puissante. Soudain, le loup se transforme en un homme tellement sexy qui a tout ce qu’il faut là où il faut… mais qui est blessé. Le beau ténébreux supplie Fantasy de l’aider. Devant ses yeux larmoyants et ses biceps attrayants, elle n’arrive pas à lui refuser le moindre service, elle accepte. Seulement, pour aider ce beau mâle, il faut qu’il la morde pour la transformer elle aussi. Elle accepte, bien sûr ! La simple idée de partager sa bestialité la fait frémir ! Chasser le sanglier avec lui, ça doit être tellement excitant !

Récapitulatifs

Le Merveilleux

  • Conception de la Magie : Possédée par des êtres mystérieux et supérieurs tels les fées, les sorcières,.. La Magie est un concept accepté par le lecteur comme par les personnages.
  • Cadre du récit : La Terre à une époque présente ou passée (en général au MÂ ou à la Renaissance).
  • Place et évolution de la Science : Science de l’époque évoquée, ni sur-développée, ni sous-développée.
  • Origines : Les croyances populaires européennes du MÂ et de la Renaissance.
  • Ligne du temps : Avant le récit, on sait que la magie existe, on n’en doute pas, mais le personnage n’y a jamais été confronté ; Pendant le récit, le héros est directement confronté à la magie pratiquée par un être particulier (bon ou mauvais) et ne se pose pas de question, il l’accepte et le lecteur également ; Après le récit, l’être magique disparaît (repart de là où il est venu s’il est bon, meurt s’il est mauvais).
  • Le héros voit sa vie changer en positif.

Le Fantastique

  • Conception de la Magie : Faits irrationnels apportant le doute dans l’esprit du lecteur et du héros. Ce n’est pas de la magie.
  • Cadre du récit : La Terre à une époque présente ou passée (en général fin XIXe, début XXe).
  • Place et évolution de la Science : Science de l’époque évoquée, ni sur-développée, ni sous-développée.
  • Origines : Les rêves, les superstitions, les peurs,…
  • Ligne du temps : Avant le récit, le surnaturel n’existe pas ; Pendant le récit, le héros et le lecteurs se retrouvent confrontés à un fait qu’ils ne comprennent pas et qu’ils ne savent pas expliquer ; Après le récit, retour à une vie normale et rationnelle.
  • Le surnaturel n’existe toujours pas pour autant.

La Science-Fiction

  • Conception de la Magie : Pas de magie ou de faits surnaturels/irrationnels, que de la Science.
  • Cadre du récit : La Terre (à n’importe quelle époque passée, présente ou future), une autre planète ou un monde imaginé.
  • Place et évolution de la Science : La Science est sur-/sous-développée. La Science et ses inventions ont également une place de choix dans le récit.
  • Origines : Les rêves d’avancées scientifiques à l’époque de la rédaction et la Science elle-même.
  • Ligne du temps : Avant, pendant et après le récit, pas de magie, que de la Science.

La Fantasy

  • Conception de la Magie : La Magie est grande et puissante. Parfois amicale, parfois pas. Son existence est acceptée par le héros et par le lecteur.
  • Cadre du récit : Notre monde, une autre planète, un monde imaginaire ou tout à la fois.
  • Place et évolution de la Science : La Science n’a pas vraiment sa place dans la Fantasy, elle est basique et n’est (presque) pas évoquée (sauf dans la science-fantasy).
  • Origines : Les Mythologies, les Légendes, les Mythes, la Quête du Graal.
  • Ligne du temps : Avant le récit, la magie existe mais le héros n’est pas nécessairement au courant au début du récit ; Pendant le récit, le héros est directement confronté à la Magie (bonne ou mauvaise). Le lecteur et le héros acceptent son existence ; Après le récit, la Magie existe et existera toujours.
  • Le surnaturel n’existe toujours pas pour autant.

Quelques pistes de lectures

Merveilleux

  • Les Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault
  • La Belle et la Bête de Madame de Villeneuve
  • Les contes des frères Grimm
  • Les contes d’Hans Christian Andersen

Fantastique

  • Le Horla de Guy de Maupassant
  • La Cafetière de Théophile Gautier
  • La Vénus d’Ile de Prosper Mérimée
  • Le Psautier de Mayence de Jean Ray

Science-Fiction

  • H2G2 de Douglas Adams
  • ALE 2100 de Sophie G. Winner
  • Un Logique nommé Joe de Murray Leinster
  • Confessions d’un automate mangeur d’opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit

Fantasy

  • Les Chroniques des Féals de Mathieu Gaborit
  • Fées, weed et guillotines de Karrim Berrouka
  • L’Âge de déraison de Greg Keyes
  • Lady Falkenna d’Alizée Villemin

Ça va, vous êtes toujours là ?…

Je sais qu’il y a une foule de thèmes que je n’ai pas traités, mais ce sera une bonne excuse pour faire d’autres articles 😉

En tout cas, j’espère que cet article vous a plu et vous a été utile. Comme d’habitude, si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à les poster en commentaire ou à me contacter par mail.

Souhaitez-vous lire d’autres articles à propos du genre et des sous-genres de la Fantasy ?


Une réponse à “Différencier les genres de l’Imaginaire”

  1. Bonjour,

    Un grand merci pour tout ton travail qui m’a beaucoup éclairé.
    Je n’avais jamais compris la différence entre fantasy et merveilleux jusqu’alors.

    Bonne soirée

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