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Critique de Zahardonia


Je dis à qui veut l'entendre que je ne suis pas une grande adepte des lectures young adult et que je préfère même les éviter. Pourtant, je me suis jetée sur ce livre... La raison est très simple : j'adore les histoires de chasse au trésor ! Et la littérature où on trouve les histoires les plus imaginatives, c'est en jeunesse. C'est pour ça que j'ai voulu avoir ce livre depuis qu'il est sorti. Pourtant, je n'ai pas été satisfaite du tout. L'intrigue est censée tournée autour de la recherche de 5 lapis-lazulis (le lapis-lazuli est une magnifique roche bleue entre l'azur et l'outremer très prisée en Égypte antique, notamment) et, finalement, la partie chasse au trésor ne prend que très très très peu de place dans l'histoire et les indices pour la résolution des énigmes tombent du ciel, à aucun moment il n'y a de réelle recherche. J'étais très déçue à ce niveau-là.
En revanche, ce qui rattrape un peu — j'insiste sur le "un peu" — l'intrigue, c'est tout ce qui tourne autour des fameuses Pierre d'Azur. On apprend très vite qu'il existe un monde parallèle sous la surface du nôtre peuplé de créatures légendaires, créées par la déesse Azur, telles les sorciers, les elfes, les fées, les dragons, etc. Dans ce monde parrallèle règne la dictature et trouver les pierres ramènerait la justice et la démocratie dans ce monde. Finalement, c'est cette intrigue-là qui prend très vite le dessus sur la chasse au trésor. Ce récit qui prend un tournant utopiste n'est pas dénué d'intérêt, mais l'autrice aurait pu vraiment le pousser plus loin. Il y avait beaucoup de choses à tirer d'une histoire come celle-là et je trouve que Marie-Frédérique Poirier n'a vraiment pas réussi à aller au bout des choses. Beaucoup de passages étaient survolés, des éléments d'intrigue arrivaient souvent de nulle part, des problèmes qui se résolvent beaucoup trop facilement et certaines scènes ne semblaient pas à leur place.
Et n'oublions pas le twist final qui m'a fait lever les yeux au ciel tellement je me serais crue au pays des bisounours...

Bien qu'un peu naïf, l'univers reste agréable à parcourir. J'ai bien aimé toutes les histoires et les légendes qui tournaient autour d'Azur, de l'apparition de ses créatures et de leur retrait dans le Monde Parallèle. Toutefois, certaines incohérences ou éléments impromptus arrivaient ça et là qui m'ont fait froncé les sourcils à plusieurs reprises.
J'ai lu ce livre en version numérique et j'ai été déçue d'apprendre qu'il y avait une carte dans la version papier, carte qui est inexistante dans la version ebook. Dommage.

Le style est très inégal. Autant j'ai trouvé que certains passages étaient bien écrits, autant j'ai trouvé que d'autres auraient mérités d'être sérieusement remaniés. Et je ne parle pas de certaines expressions ou tournures typiquement québécoises ni même des quelques coquilles qui parsèment le livre, je parle vraiment de problème de syntaxe, de concordance des temps ou encore de la grande quantité de verbes faibles. Certaines descriptions étaient également très nébuleuses et j'ai dû les relire plusieurs fois. de même les enchaînements de scènes ne sont pas toujours maîtrisés.
En outre, l'un des personnages est analphabète et un coup il parle comme un gueux (ce à quoi on s'attend), un coup il parle dans un très bon français, parvenant même à user de mots et de concepts recherchés, comme s'il avait été un preux chevalier instruit.

Les personnages... Si Azura et Frédérik sont des personnages vraiment intéressants, très bien définis et cohérents avec eux-mêmes (sauf certains dialogues...), ce n'est pas vraiment le cas des autres. Beaucoup sont archétypaux — pour ne pas dire stéréotypés... — et on compte une belle quantité de "personnages jetables". Vous savez, ces personnages qui n'ont qu'une seule action à mener dans le récit et, une fois que c'est fait, *POUF* ils disparaissent d'une manière ou d'une autre. G.R.R. tue les siens, ici il est plutôt question de les remiser au placard. Je sais qu'il y a deux écoles concernant les personnages jetables et je fais partie de celle qui déteste ça. J'ai également trouvé que la plupart des personnages, jetables ou pas, étaient très naïfs.
En outre, le personnage de Zacharie aurait vraiment mérité d'être beaucoup plus approffondi. Sa psychologie est la plus complexe et elle est à peine effleurée.

Un point positif que j'aimerais souligner tout de même et qui ne rentre dans aucune catégorie, c'est la présence de la violence. Je ne suis pas une grande adepte de gore, tripes et boyeux en tout genre, mais j'aime quand il règne un climat de dangerosité latente. C'est quelque chose qu'on ne croise que trop rarement dans les romans, surtout dans les romans ado-YA. Mais ici, il y a une violence qui paraît plausible dans les circonstances citées (comme la prostitution des adolescentes orphelines pour survivre, les exécutions arbitraires et cruelles de soldats en faction loin de chez eux depuis trop longtemps, le risque de viol dans le cas d'un kidnapping par une bande de brutes...). Les romans jeunesse (pour moi le YA, c'est de la jeunesse...) ont tendance à édulcorer tous ces éléments qui sont pourtant réels. Or, ce n'est pas le cas dans ce roman et ça, pour moi, c'est un très gros point positif ici.

En bref, un roman maladroit qui partait avec une excellente base, mais qui aurait mérité plus de temps de réflexion et de maturation.
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