Où s’arrête l’inspiration et commence le plagiat ?


Aujourd’hui, je voudrais revenir sur le sujet du plagiat.

En effet, j’en ai parlé il y a quelques semaines sur mes réseaux sociaux et j’ai reçu beaucoup de réactions, notamment suite au petit quiz que j’ai fait dans mes stories sur Instagram.

Si vous souhaitez le faire aussi pour tester vos connaissances par rapport au plagiat, je l’ai refait ici : https://forms.gle/h1LW2EevpnmVnCcV9

L’un des sujets qui a été le plus remis sur le tapis — après celui des fanfictions que je traiterai dans un article à part tant c’est particulier — a été celui de la limite entre inspiration et plagiat.

Plusieurs personnes m’ont dit que, pour elle, la limite était floue et qu’elles ne voyaient pas très bien jusqu’où on pouvait aller sans que cela ne soit du plagiat.

Pourtant, la limite entre plagiat et inspiration est très claire.

Les idées et concepts

Je pense que la première chose à faire est de dézinguer une idée fausse qui est bien trop ancrée : le plagiat n’est pas un vol d’idée ni de concept.

Utiliser les mêmes races, les mêmes créatures, les mêmes péripéties, les mêmes schémas narratifs type, les mêmes personnages, la même histoire, etc.

Tout ça, ce n’est pas du plagiat.

C’est de l’inspiration.

Le plagiat est un vol de forme et non de fond.

Ce qui signifie que tout ce qui touche à l’histoire, à l’univers, aux personnages, aucun de ces éléments ne peut être volé, car ils entrent dans le domaine des idées et des concepts.

Or, les idées et les concepts appartiennent à tout le monde.

En revanche, ce que l’on peut voler ou contrefaire, c’est votre texte tel que vous l’avez écrit, votre identité artistique.

Ainsi, il y a plagiat quand on copie-colle votre texte ou qu’on réutilise des pans entiers de votre univers sans vous citer ni vous payer des droits et sans votre autorisation.

Dans la loi, on parle de contrefaçon et non de plagiat. L’article L. 335-3 du Code de la propriété intellectuelle définit le plagiat comme étant « toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi ». C’est-à-dire que dès que quelqu’un utilise votre travail sans votre autorisation c’est de la contrefaçon/du plagiat.

Pour vous illustrer la différence entre le plagiat et l’inspiration, j’aimerais prendre un exemple : imaginons que j’invente une créature.

Il s’agirait d’une hybridation entre des chats persans et des pelleteuses. Ce serait des chats-pelleteuses à poils longs que j’appellerais des zapwalpwals.

Le chat-pelleteuse à poils longs est un concept, une idée. Si le cœur vous en dit, vous êtes parfaitement libres de placer des chats-pelleteuses à poils longs dans vos romans. Ça, c’est de l’inspiration.

En revanche, le nom “zapwalpwal” m’appartient car il est une création originale de mon esprit plus ou moins dérangé. Donc, si vous voulez parler de chats-pelleteuses à poils longs, vous devrez leur donner un autre nom. Réutiliser le nom, et rien que le nom, “zapwalpwal” sans mon autorisation et sans me citer, c’est du plagiat.

Les titres

Une autre fausse idée qui tourne beaucoup est celle qu’on ne peut pas réutiliser le même titre qu’un autre roman.

À moins que le titre ne soit original (c’est-à-dire inventé), il n’y a aucune interdiction pour un roman de porter le même titre qu’un autre.

La raison en est simple : protéger des titres qui n’ont pas d’originalité artistique signifie protéger des expressions de la vie de tous les jours. Or, les expressions courantes et les mots courants ne peuvent pas être protégés par le droit d’auteur, car tout le monde a le droit de les utiliser puisqu’il s’agit, justement, de mots ou expressions de la vie de tous les jours.

Ainsi, si je le souhaite, je peux très bien nommer mon prochain livre Le Seigneur des anneaux, Le Trône de fer, Harry Potter et la pierre philosophale, etc. Tous ces titres ne sont pas originaux.

En revanche, des titres tels que La Belgariade, L’Épouvanteur ou Les Chroniques de Narnia sont protégés par le droit d’auteur puisque ce sont des noms originaux, créés par leurs auteurs.

Une exception est tout de même à noter pour les œuvres tombées dans le domaine public (c’est-à-dire 70 ans après le décès de leur créateur et créatrice) qui, quant à elles, peuvent être réutilisées puisqu’elles sont considérées comme publiques. Dès lors, si je souhaite faire revivre Sherlock Holmes et lui faire lire le Necronomicon, j’en ai parfaitement le droit puisque Arthur Conan Doyle et H.P. Lovecraft sont décédés il y a plus de 70 ans, leurs œuvres sont donc publiques.

La citation, l’exception au droit d’auteur

J’aimerais parler brièvement du cas de la citation. Je l’ai abordée plus en profondeur dans mon article Plagiat, inspiration ou citation sur mon autre blog, Prom’Auteur.

La citation consiste à recopier une partie d’un texte dans le but d’illustrer son propos ou d’analyser ladite citation, ou encore de la critiquer, voire de la parodier.

La citation ne peut consister qu’en une reproduction partielle d’une œuvre, et non une reproduction complète. En outre, la source de la citation doit toujours être citée. L’autorisation de l’auteur ou de l’autrice n’est pas nécessaire pour le ou la citer.

Ainsi, pour reprendre l’exemple plus haut, si vous parlez des zapwalpwals comme étant des créatures inventées par Zahardonia, dans quelque cadre que ce soit, vous vous situez dans le cas de la citation, ce qui est parfaitement légal.

J’espère que cet article vous aura aider à comprendre les limites entre plagiat et inspiration. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à me poser vos questions.


2 réponses à “Où s’arrête l’inspiration et commence le plagiat ?”

  1. Je me suis inspiré d’un poème en prose, qui circule sur le net et dont j’ai retrouvé le club de provenance (Centerblog)
    http://mondesetmerveilles.centerblog.net/2829-poeme-une-nuit-pass-e
    J’en ai reproduit les grandes lignes à ma façon mais en sonnet
    Est-ce un plagiat ?
    Je l’ai nommé : Souvenir d’une nuit agitée

    Bien seule ce matin, je pense encore à toi.
    Je ressens le besoin de te serrer très fort.
    Je ne peux oublier cette nuit avec toi.
    Surtout quand tu fusais tel un vrai météore,

    En piqué sur mon corps, tout vibrant de plaisir.
    Toute la nuit durant et à maintes reprises,
    Tu répandis sur moi tes suçons à loisir.
    À chaque corps à corps, j’ai cédé, tu m’as prise.

    Ce matin, au réveil, je t’ai cherché partout.
    Je ne t’ai pas trouvé. Sans un bruit, t’es parti.
    Je suis toute griffée des jambes jusqu’au cou.

    Ce soir, je te promets une chaude partie.
    On fera une vraie corrida des ‘trop piques’.
    Et c’est moi qui t’aurai, saleté de moustique !

  2. Jai fait du copie-collè sur mon manuscrit,par manque d’idèe sur les evements de l’histoire de plusieurs dynasties: Rostèmides,Zirides,Hamadides et Zianides.
    Dans ce recoupement, jai mis le nom de l’auteur ,priere me renseigner sur cette procedure si cest du plagiat ou de linspiration.
    Merci de votre collaboration

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