Noël au Moyen-Âge


Étant donné que plusieurs d’entre vous m’ont demandé de traiter le sujet des us et coutumes au Moyen-Âge, je me suis dit que c’était le moment idéal pour vous présenter les célébrations de Noël à cette époque. Comme vous le verrez, il y a une grande part de religion chrétienne dans les divers rituels et croyances. C’est bien normal, puisqu’on était très pieux à cette époque et que peu de choses ne tournaient pas autour de la religion.

Les origines

Comme nous le savons, les fêtes chrétiennes étaient placées en lieu et place d’anciennes festivités païennes afin de les remplacer. Ainsi, Noël, qui fête la naissance de Jésus, a été placée au moment de la fête celte du solstice d’hiver, du Sol Invictus (= « Soleil invaincu ») et des Saturnales romains et de la fête scandinave et germanique d’Yule.

Toutes ces fêtes célébraient la renaissance du soleil, puisqu’à partir du solstice d’hiver, les jours s’allongent. C’était également le début de l’année nouvelle.

Officiellement, le mot « Noël » serait un dérivé du mot latin ecclésiastique natalis. Ce dernier provient lui-même de l’expression Dies Natalis signifiant « jour de naissance », naissance du Christ, évidemment, mais également de la renaissance du jour.

L’Avent

Comme pour Pâques ou la Pentecôte, Noël impliquait une période de jeûne : l’Avent. A l’origine, cette période commençait le 11 novembre mais a fini par être ramenée à l’octave (dérivé du latin octavus, « huitième »), c’est-à-dire à huit jours avant Noël.

Vous remarquerez que l’Avent, à l’heure actuelle, n’a plus rien à voir avec l’Avent d’avant. A l’époque, on était loin des calendriers remplis des 24 chocolats que nous mangeons en attendant Noël.

C’était la période la plus joyeuse de l’année. C’était également celle des préparatifs : on décoraient la maison avec du houx et de la verdure, on acquérait de nouveaux vêtements, on organisait des jeux, on chantait et dansait.

C’était aussi pendant ce moment que l’on installait la crèche dans l’église, représentation de la Nativité, ainsi que l’arbre de noël, symbole celte de la renaissance récupéré par l’Église. Orné de pommes et d’hosties, il symbolisait l’Eden.

La veillée de Noël et la messe de minuit

La veille de Noël, la coutume voulait que l’on aille chercher une énorme bûche de bois, appelée « bûche de Noël », et qu’on la rapporte chez soi en grande pompe. Le soir de Noël, cette bûché était placée dans l’âtre, arrosée de sel, d’huile et de vin, puis allumée en récitant des prières. Cette bûche devait protéger la maison de la foudre et des démons.

Avant de se rendre à la messe de minuit, on mangeait peu. Le repas gras, appelé le réveillon, devait se tenir après la messe. La composition du repas gras dépendait énormément des régions et des époques.

Mais, la veillée de Noël était également le moment où l’on racontait des histoires, les fameuses légendes de la veillée de Noël, en attendant de se rendre à l’église. Ces histoires, bien que largement inspirées par les Évangiles, traitaient de sujets aussi étranges que variés. Elles pouvaient raconter des aventures d’êtres inanimés qui viennent à la vie pendant la messe de minuit, d’animaux parlant, de démons, de superstitions,… Chaque région avait ses propres légendes et chaque foyer, sa version.

Durant la messe de minuit on chantait et priait pour célébrer la naissance du Christ.

La fête des fous et la fête de l’âne

La fête des fous se déroulait, selon les régions, entre la mi-décembre et la mi-janvier. Il s’agissait d’un jour pendant lequel tous les codes de la société étaient inversés : les serviteurs devenaient les maîtres et les maîtres, les serviteurs. La religion était également tournée en ridicule. Il est à noter que cette fête n’est pas sans rappeler les Saturnales romaines qui se fêtaient de la même manière.

La fête de l’âne était célébrée pendant la messe de minuit. Une jeune fille tenant dans ses bras un nouveau-né entrait dans l’église sur le dos d’un âne. Elle était richement vêtue et était suivie par un cortège burlesque. Pendant la messe, l’assemblée devait finir chaque prière par un joyeux « hi-han ». Il s’agissait d’un rappel parodique de la fuite en Égypte. Cette fête a été rapidement interdite par l’Église qui la considérait obscène.

J’espère que cet article vous a plu, que votre veillée de Noël s’est bien passée et que le Père Noël vous a bien gâtés !

Encore une fois, joyeux Noël à tous !


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