L’artillerie lourde : les armes à feu


Aujourd’hui, je vous parle de la 3e catégorie de l’artillerie lourde que j’avais brièvement évoquée il y a 2 semaines dans l’article traitant des engins de siège : l’artillerie lourde à feu.

Dans la liste des articles que j’avais prévus pour cette série, nous en arrivons à l’avant-dernier. Je sens que certains soupirent de soulagement et d’autres de tristesse ! 😀

Petit historique et fonctionnement

Les armes à feu ont vu le jour en Asie au VIIe siècle de notre ère avec l’invention de la poudre noire, en Chine. Cette poudre à canon n’est arrivée en Europe qu’au XIIIe siècle et par l’intermédiaire de Marco Polo.

Les armes à feu d’artillerie lourde fonctionnent de la même manière que les armes à feu d’artillerie légère, je vous invite donc à aller lire l’article à leur propos. Vous y trouverez également la composition de la poudre à canon.

Succinctement, le principe de fonctionnement de ces armes est basé sur l’explosion de la poudre à canon. La détonation de cette dernière provoque une dilatation fulgurante des gaz de réaction ce qui propulse le projectile vers la cible… ou pas si le salpêtre fait long feu 😉

Les projectiles sont différents selon les armes :

Les boulets

Ji-Elle, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Les boulets sont des projectiles sphériques de pierre, de fer ou de fonte lancés par des canons. Il existe également des boulets explosifs (ancêtres de la grenade à fragmentation) et des boulets chaînés qui consistent en 2 boulets ou demis boulets reliés par une chaîne, ils servaient à couper les “manœuvres” des bateaux (cordages servant à manœuvrer les vergues et par extension le navire) et à déchirer la voilure.

Les obus

Otis Historical Archives of “National Museum of Health & Medicine” (OTIS Archive 1), CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

Les obus sont également les munitions des canons. Ils sont remplis de matière explosive et leur morphologie se rapproche beaucoup de celle des balles de fusils au point que les obus ont également des douilles.

Les roquettes

User:Dammit, CC BY-SA 2.5 NL, via Wikimedia Commons

Les roquettes sont des projectiles avec leur propre système de propulsion qui leur permet de continuer leur route après avoir été lancées par un lance-roquettes.

Les missiles

مبتدئ, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Les missiles sont des roquettes munies d’un système de guidage, c’est la seule particularité qui différencie les deux.

Différents types d’armes à feu d’artillerie lourde

Le feu grégeois

Auteur inconnuUnknown author, Public domain, via Wikimedia Commons

Le feu grégeois est une arme incendiaire, un lance-flamme, apparu au VIIe siècle de notre ère (+/- 672).

La composition précise de la substance inflammable a été perdue avec le temps. Par un système de siphon, le feu grégeois peut expulser une langue de feu — on parle de “feu liquide” dans les textes — sur l’eau. L’eau elle-même semblerait déclencher et intensifier la combustion des substances. Il ne pouvait être éteint que par certaines substances comme du sable.

Le bâton à feu

Wikimedia Commons

Le bâton à feu est une autre forme de canon à main. Cette variante a été particulièrement utilisée en Asie à partir du XIIIe siècle.

Cette arme, portable ou pas selon son gabarit, projette de petits boulets.

Les canons de 4, 6, 8, 12, 18, 24, 36, 48 et 64

rosier, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Ces canons correspondent en général à l’idée-même qu’on se fait d’un “canon”. Si, comme moi, vous aimez tout ce qui se rapporte aux pirates, vous avez surement déjà entendu ou lu quelque chose comme : « Sortez les canons de 12 ! ». Ces chiffres, désignent le poids en livres des boulets pouvant être tirés par le canon et, de fait, le calibre de ce dernier. Inutile de vous préciser que plus le chiffre est élevé, plus le canon est gros et plus il est nécessaire de mettre de poudre, beaucoup de poudre.

Les calibres les plus courants étaient les calibres 12, 24 et 36.

Les petits canons sont souvent appelés des fauconneaux car ils étaient très appréciés par Napoléon Ier pour leur efficacité et leur transportabilité.

Ici, je vous mets une image d’un canon de 150 japonais construit en 1849 :

Wikimedia Commons

Le mortier

Sémhur, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Le mortier est une bouche à feu, un canon, tirant avec une inclinaison de 45° ou plus pour effectuer des tirs indirects. La trajectoire courbe du projectile forme une cloche qui permet d’atteindre un objectif placé derrière un obstacle. Ce qu’un canon ne permet pas d’engager car la trajectoire de son projectile est droite.

Un mortier est chargé par la bouche, l’obus étant projeté grâce à la mise à feu de la charge explosive contenue dans la douille, mise à feu provoquée par la chute sur un percuteur fixe situé au fond du canon.

Le hwacha

draq, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

Le hwacha est une pièce d’artillerie coréenne du XIVe siècle et l’ancêtre du lance-roquettes multiple contemporain.

Le hwacha se compose d’une charrette à deux roues sur laquelle une planche est fixée perpendiculairement. Cette planche est percée d’une centaine de trous dans lesquels on plaçait des singijeon, des flèches propulsées par l’explosion d’une charge qui avait été fixée à place de l’empennage.

Le ribaudequin

Sémhur, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Le ribaudequin, aussi connu sous le nom de canon à orgue, est une arme datant du XVe et composée d’une dizaine de canons à petits calibres dont la direction de chacun diverge ou qui sont parallèles.

Le ribaudequin doit être rechargé entre chaque tir, il ne s’agit pas d’une mitrailleuse. Le rechargement se fait par la culasse (la partie derrière le canon).

Le ozutsu

Uploadalt, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Le ozutsu est un canon pivotant à chargement par la culasse datant du XIVe siècle et originaire du Japon.

La particularité de ce canon est qu’il se rechargeait par la culasse et non par le canon.

No machine-readable author provided. World Imaging assumed (based on copyright claims)., CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Au niveau de la fameuse culasse, se trouve une sorte de tiroir en forme de tasse, que l’on appelle la chambre, dans lequel on insérait le projectile et la poudre. La chambre était ensuite mise en place, bloquée et on pouvait tirer. Il suffisait de préparer plusieurs chambres d’avance afin de pouvoir atteindre des cadences de tirs impressionnantes pour l’époque.

La bombarde

Oimabe, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

La bombarde est un canon de très très très gros calibre : le poids moyen d’un projectile de bombarde est de 280kg (+/- 617 livres).

La bombarde est une adaptation européenne de la bouche à feu chinoise, apparue au XIe siècle.

Le veuglaire

Sémhur, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Le veuglaire est une pièce d’artillerie des XIVe et XVe siècles se chargeant par la culasse. Il est assez long, de petit calibre, peu puissant et son tir est imprécis.

Le lance-roquettes

Wikimedia Commons

Le lance-roquettes est une pièce de l’artillerie moderne. Il consiste en un tube dans lequel on glisse la roquette. Le chargement se fait par le canon et la mise à feu de la charge propulsive de la fusée se fait par un système de décharge électrique. Les roquettes sont surtout utilisées contre des chars.

Wikimedia Commons

Comme évoqué plus haut avec le hwacha, il existe des lance-roquettes multiples. L’arme de base étant limitée à un seul tir, ce système permet d’en lancer plusieurs à la suite. Ce dispositif est monté sur un châssis de char ou de camion, voire de navire.

J’espère que cet article vous a plu. En tout cas, pour ma part, j’ai adoré vous parler de ces armes que je trouve fascinantes !

Découvrez toute la série d’article à propos des armes


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