Utiliser les reliefs pour étoffer son univers fantasy


Les Cartes 3/6

Aujourd’hui, nous parlerons des reliefs !

Dans cet article, je compte vous présenter les principaux reliefs que l’on peut croiser sur Terre et comment ils se forment.
Nous aborderons donc, enfin, la fameuse “orogenèse” comme je vous l’avais promis dans l’article de présentation. J’ai également pris le parti de vous parler des reliefs sous-marins au cas où certains d’entre vous voudriez écrire des aventures subaquatiques. J’ai moi-même une partie de mon histoire qui se déroulera sous l’eau (avec des sirènes dans mon univers, ce n’est pas étonnant, me direz-vous ! 😀 ), alors pourquoi pas vous ?

Étant donné que cet article est très long, n’hésitez pas à sauter les passages qui ne vous intéressent pas pour parcourir directement ceux qui retiennent votre attention. N’hésitez pas non plus à vous armer de votre café, de votre casse-croûte et peut-être d’une aspirine aussi !
Bonne lecture ! 😉

Commençons, tout d’abord par… une petite définition ! Et oui !
(Oui, je sais, j’adore ça ! 😉 )

Le relief est la forte variation verticale d’une surface solide, soit positivement, en saillie, soit négativement, en creux.

Merci Wikipédia !

La plaine

La plaine est, en géographie, une grande surface plane avec des pentes relativement faibles. La plaine est un relief de basse altitude. Elle est délimitée par les reliefs environnants.

On peut distinguer plusieurs types de plaines :
la plaine abyssale qui est une plaine sous-marine qui se trouve généralement de – 4000m à – 6000m sous le niveau de la mer.
la plaine d’altitude
la plaine de piémont située au pied d’une chaîne montagneuse.
la plaine alluviale qui est située en fond de vallée et constituée des dépôts (les alluvions) laissés par les crues des cours d’eau descendant des montagnes alentours. Il s’agit d’une zone inondable.
la plaine deltaïque qui est à la confluence de la plaine alluviale, dont elle est le prolongement, et de la mer.
la plaine d’épandage constituée de l’accumulation des dépôts des torrents ou des moraines glaciaires.
la plaine littorale située sur les côtes et constituée de sédiments continentaux.
la plaine maritime est une aire non-submersible par les marées.

Le plateau

Le plateau est une aire géographique d’altitude plus ou moins élevée. La dénivellation entre le cours d’eau et le rebord du plateau peut être très profond. Dans ces cas-là, on parle de gorge ou de canyon.
Le plateau est délimité par les zones de changements de relief ou d’altitude, ce peuvent être des escarpements abrupts ou des pentes. (En topographie, on appelle ça des talus.)

Il existe différents types de plateaux :
le plateau tabulaire qui est une surface plane avec peu de vallées.
le plateau ondulé qui est découpé par des vallons qui se rejoignent pour former un cours d’eau principal.
le plateau érodé qui est à un stade très avancé de l’érosion, il se constitue de nombreuses vallées rapprochées qui le creusent.

La montagne

La montagne est une forme topographique de relief positif (c’est-à-dire une grosse bosse dans le paysage) qu’on ne trouve qu’à la surface des planètes telluriques (des planètes avec un sol dur comme la Terre, Mars, Vénus, la Lune) et faisant partie d’un ensemble, une chaîne de montagne, ou formant un relief isolé.

Nota Bene :
Dans le langage courant, le terme « montagne » est souvent utilisé pour désigner d’autres structures géologiques telles que des plissements, des volcans actifs ou éteints, des reliefs sous-marins,… Ce qui permet de définir si un relief positif est une montagne ou non, il faut considérer : sa masse, son âge et sa genèse (la manière dont il s’est créé).

En général, la taille d’une montagne correspond à la distance qui sépare son sommet du niveau de la mer. Mais il existe d’autres référentiel de mesures tels que la différence d’altitude entre son sommet et les terres environnantes, la distance séparant le sommet de la base souterraine de la montagne ou encore la distance entre son sommet et le centre de la Terre.

L’orogenèse

L’orogenèse est un domaine de la géologie qui étudie la formation des montagnes. Je vais essayer de vous le résumer le plus brièvement et le plus clairement possible.

Les montagnes se forment suite à des mouvements des plaques tectoniques qui constituent la croûte terrestre. Une petite coupe transversale de la Terre pour vous remettre tout ça en mémoire :

Il existe deux types de plaques tectoniques : les plaques océaniques, plus fines et plus “molles”, et les plaques continentales, plus épaisses et plus “dures”.
(Pitié, que mes professeurs de géologie ne passent jamais par ici…)
Les montagnes se forment lorsque deux plaques se rencontrent. C’est l’une des raisons pour lesquelles les montagnes sont, le plus souvent, en chaînes : ces chaînes sont la délimitation de la rencontre de deux plaques qui s’entrechoquent sur tout un côté et pas seulement en un seul point.

Ces rencontres peuvent se passer de plusieurs manières différentes :

Dans les deux cas, subduction et obduction, la plaque du dessous part dans le manteau (la couche sous la croûte terrestre).

  • par subduction : une plaque océanique/continentale glisse sous une plaque continentale et la soulève. Ça peut aussi être une plaque océanique qui glisse sous une autre et crée, ainsi, des montagnes sous-marines. La cordillères des Andes est le résultat d’une subduction de l’une des plaques océaniques du Pacifique qui glisse sous la plaque sud-américaine.
  • par obduction : une plaque continentale glisse sur une autre plaque continentale ou une plaque océanique glisse sur une autre plaque océanique. Les Alpes ont été crées par obduction.
  • par collision : deux plaques continentales entrent collision et aucune ne glisse sous ou sur l’autre. L’Himalaya a été créé par collision.

La morphologie et l’aspect d’une chaîne de montagnes dépendent :

  • de la vitesse de déformation (les mouvements des plaques qui la composent) ;
  • de la nature des roches (plus une roche est tendre, plus elle est facile à éroder et inversement) ;
  • du climat (l’intensité et la répartition des précipitations, l’intensité et la fréquence du gel,…) ;
  • de son l’âge (plus la chaîne est vieille, plus elle a été confrontée aux éléments qui l’ont érodée).

Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je vous invite à consulter la liste des types de montagnes.

La vallée

La vallée est une dépression géographique généralement de forme allongée. Elle peut être façonnée dans le relief par un cours d’eau (vallée fluviale) ou par un glacier (vallée glaciaire), mais également correspondre à une faille géologique.

Les vallées abritent le plus souvent un cours d’eau permanent ou temporaire. Si ce n’est pas (ou plus) le cas, on parle de vallée sèche.

Il arrive également que les vallées se caractérisent par un micro-climat plus froid ou plus venteux ainsi que par une faune et une flore qui leur sont propres.

Je voudrais en profiter pour faire un petit rappel qui peut sembler anodin, voire même bête, mais l’eau coule toujours du haut vers le bas, du sommet de la montagne vers la mer.
Je sais que ça coule de source, mais c’est parfois le genre de détails qu’on peut rapidement oublier quand on établit une carte : le dénivelé.

Par exemple, si un fleuve coule de la ville A vers la ville B (en admettant que les deux villes soient à hauteur d’eau et pas sur une falaise au pied de laquelle coulerait votre cours d’eau), ça signifie que la ville B est à plus basse altitude que la ville A. Ainsi, si votre personnage grimpe en haut des remparts de la ville B, saisit sa paire de jumelles et s’exclame : « Je vois Ville A en contrebas ! », vous avez un sérieux problème puisque, dans ce cas-là, votre fleuve coulerait du bas vers le haut. Alors, à part s’il y a de la magie (ou de la techno-logie/-magie) là-dessous, ce n’est pas possible.

Faites bien attention à ce genre de détails 😉

La colline

Une colline est un relief généralement modéré et relativement peu étendu qui s’élève au-dessus d’une plaine ou d’un plateau et se distingue dans le paysage. Les collines peuvent être isolées ou se regrouper en champs de collines.

En général, on distingue les collines des montagnes par leur taille (en-dessous de 600 mètres, c’est une colline), mais aussi par leur genèse. Les collines ne se créent pas toujours de la même manière que les montagnes. Certaines collines sont des montagnes érodées, d’autres sont issues de plissements ponctuels de cet endroit-là de leur plaque tectonique, d’autres encore sont le résultat de l’érosion.

Le fjord

Un fjord est une vallée unique érodée par un glacier avançant de la montagne vers la mer et qui a été envahie par la mer depuis la retraite de la glace. L’aspect typique d’un fjord est celui d’un bras de mer étroit, plus ou moins ramifié, aux côtés très escarpés, peu profond et qui s’avance dans les terres sur plusieurs kilomètres et parfois jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres.

Les eaux d’un fjord sont généralement saumâtres. Elles correspondent à un mélange entre de l’eau de mer salée et de l’eau douce provenant des rivières qui s’y jettent, cours d’eau souvent alimentés par la fonte des neiges, des glaciers ou encore issus de lacs. La salinité et la température de ces deux eaux étant très différentes, elles se mélangent peu : l’eau douce reste en surface car elle est moins dense que l’eau salée.

Les fjords se trouvent dans les latitudes élevées, près des pôles, dans des endroits dont les climats froids permettent la présence de glaciers à basse altitude (dans ce cas-ci, au niveau de la mer).

La gorge

Une gorge est un passage encaissé (c’est-à-dire que les bords sont escarpés et fort élevés au-dessus de la surface de l’eau) entre deux reliefs résultant de l’érosion hydraulique sur tout type de roche mais préférentiellement sur les sédimentaires.

Au commencement du processus d’érosion, le réseau hydrographique coulait lentement sur des roches tendres étalées sur de vastes plaines. À la suite de mouvements tectoniques, le niveau de base s’est modifié : les plaines se sont soulevées ou bien le niveau de base s’est abaissé. De là, les cours d’eau se sont encaissés, leur vitesse s’est accélérée sous l’effet d’une pente plus forte et leur débit a pu être accru par des précipitations plus abondantes. Le processus d’érosion a été parfois favorisé par la présence de cavités souterraines situées sur le parcours des rivières. Des traces de ce long travail s’inscrivent dans le paysage sous la forme d’arches de pierre reliant les deux versants de la gorge (comme le célèbre pont d’Arc des gorges de l’Ardèche).

Lorsque le cours d’eau atteint son profil d’équilibre, il cesse de creuser. La vallée, qu’il a contribué à créer, reste étroite en raison de la résistance des roches des versants qui présentent des pentes inégales.

Le haut-fond

Un haut-fond est un relief sous-marin où la profondeur de l’eau est faible par rapport à celle des points avoisinants. Dans le vocabulaire hydro-océanographique, un haut-fond est une zone d’eau peu profonde, dangereuse pour la navigation.

La présence de hauts-fonds peut générer des vagues ou des remous violents. Ce sont également des endroits où la pêche est plus fructueuse.

Le mont sous-marin

Un mont sous-marin est une montagne ou un ancien volcan s’élevant depuis le fond de la mer mais sans atteindre la surface de l’océan (sinon on parle d’île).

Les monts sous-marins résultent le plus souvent du volcanisme et des effets de la tectonique des plaques. C’est la raison pour laquelle ils sont le plus souvent isolés ou groupés de manière grossièrement alignées en archipels submergés. Beaucoup sont, d’ailleurs, des volcans en activité.
Les monts sous-marins isolés et sans origine volcanique apparente sont rares et leur genèse est souvent peu claire.

En général, on parle de monts sous-marins à partir du moment où ils mesurent au moins 1000m d’altitude par rapport au fond.

L’effondrement brutal d’une partie importante de leur flanc peut produire des tsunamis.

Les monts sous-marins présentent souvent une biodiversité impressionnante. Plusieurs caractéristiques les rendent particulièrement hospitaliers :

  • Moins profonds et constitués d’un substrat plus dur, ils fournissent des habitats pour des espèces marines introuvables au niveau des fonds océaniques environnants (ceci est valable également pour des espèces considérées comme typiques des grands fonds).
  • Quand ces reliefs sont des volcans ou d’anciens volcans, des remontées hydrothermales chargées en sels minéraux peuvent doper la productivité biologique (c’est l’origine même de nombreux atolls coralliens).
  • En plus de fournir simplement un support physique aux espèces localement présentes, ce relief modifie fortement les courants profonds ou intermédiaires, créant ainsi des turbulences et parfois d’importantes remontées d’eau froides riches en minéraux des profondeurs (un upwelling dans le jargon), avec des vitesses atteignant localement 0,9 nœuds (environ 48 centimètres par seconde). Ces courants réintroduisent dans les couches plus hautes d’importantes quantités de nutriments.
  • En surface, les monts sous-marins semblent aussi parfois être des points d’étape essentiels ou privilégiés pour certains animaux migrateurs tels que des mammifères marins (dont baleines et cachalots), ou même les oiseaux de haute-mer quand le relief est proche de la surface marine. Ils profitent sans doute d’une nourriture plus abondante et facile à trouver.
  • Sous la surface, ces monts abritent et nourrissent des concentrations plus importantes d’animaux libres et fixés. Des poissons tels que les thons ou certains requins semblent les utiliser comme points d’étape dans leurs migrations.
  • À grande profondeur, aux pieds et sur la partie inférieure de ces monts, les poissons abyssaux viennent se reproduire.

La dorsale

Une dorsale (ou ride médio-océanique) est une frontière de divergence entre deux plaques tectoniques (c’est-à-dire que c’est un endroit où deux plaques s’écartent l’une de l’autre). Elles sont souvent le lieu à une forte activité volcanique.

Les dorsales océaniques désignent des chaînes de montagnes sous-marines existant dans tous les bassins océaniques et qui s’étendent sur près de 60 000 km. Ce sont des environnements très actifs : séismes, volcanisme, hydrothermalisme,…

Je crois que nous connaissons tous un pays qui grandit un peu plus chaque année et qui est parcouru de volcans et de sources chaudes : je parle bien sûr de l’Islande ! Ce pays est, en réalité, le point culminant de la dorsale médio-atlantique, la chaîne de montagnes qui sépare la plaque tectonique eurasiatique de la plaque américaine.

La fosse océanique

Une fosse océanique ou fosse sous-marine est une dépression sous-marine profonde, plus ou moins longue et étroite.

Les fosses océaniques peuvent se créer dans deux cas :
lors de la divergence (l’écartement) de deux plaques océaniques au niveau d’une dorsale, la fosse est, alors une faille.
lors la convergence d’une plaque océanique avec une plaque continentale ou une autre plaque océanique. La fosse est alors créée par la plongée d’une des deux plaques sous l’autre plaque. Il s’agit d’une fosse de subduction.

Les fosses sous-marines font souvent plusieurs milliers de kilomètres de long pour une profondeur allant de 6 000 à 11 034 mètres. La fosse des Mariannes, située le long de l’archipel des îles Mariannes dans le Pacifique, est la fosse sous-marine la plus profonde, avec 11 034 mètres mesurés actuellement… Et qui sait ce que se cache au fond… Peut-être les reliques d’une très ancienne magie ?

Vous voilà arrivé-e-s au bout ! Bravo ! 😉

J’espère ce que cet article vous a plu malgré sa longueur. Comme d’habitude, n’hésitez pas à me poser vos questions ! 😉

Vous souhaitez créer des mondes imaginaires fascinants ?


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.