Aujourd’hui, j’ai très envie de vous parler d’un type d’armes assez méconnu finalement — sauf, peut-être pour les joueurs de certains MMORPG, et encore ! —, je veux bien sûr parler des armes d’hast !
En même temps, tout est dans le titre, je ne vous surprend pas des masses ! 😉
Peut-être que certains d’entre vous ne comprennent pas le lien avec l’image d’illustration. Peut-être que si je vous mettais l’image en plus grand, ça vous aiderait :
Oui ? Non ?
Je ne vous fais pas languir plus longtemps : il s’agit de la Garde suisse pontificale qui, encore au XXIe monte la garde avec des hallebardes qui sont un type d’armes d’hast. 🙂
Les armes d’hast ?!
Les armes d’hast sont des armes blanches (à lame) composées d’une lame ou d’une pointe métallique fixée au bout d’un long manche, généralement en bois, appelé hampe &mdas; d’ailleurs, hast ou haste signifie hampe.
Cette arme est destinée aux combats rapprochés. Sa taille permet d’augmenter considérablement la force d’un coup de taille (avec le tranchant, donc). L’allonge (c’est-à-dire la distance maximale que l’on peut atteindre avec son arme) est très loin d’être négligeable, surtout pour les cavaliers.
Dans les cas de hampes faites en bambou, l’arme est tellement souple qu’elle peut se courber et vibrer pour éviter les protections adverses. Un peu comme ça :
Les premières armes d’hast datent de la préhistoire. Ces armes ne sont pas chères à fabriquer ni difficile à manier. La plupart de ces armes sont dérivées d’armes de chasse ou d’outils agricoles ce qui font d’elles des armes dont le maniement est connu de tous, ou presque.
Différents types d’armes d’hast
La hallebarde
La hallebarde est une arme dont la hampe est très longue et dont la tête est composée d’une pointe, d’un fer de hache et d’un crochet. En gros, c’est le couteau suisse des armes d’hast — ce qui explique le choix de la garde la pontificale ;-D — puisque ça fait tout : ça perse, ça tranche et ça attrape l’ennemi.
Cette arme est très prisée par l’infanterie anti-cavaliers, en plantant la hampe de la hallebarde dans le sol, les charges de cavalerie ennemie s’empalent dessus. Un autre maniement consiste à couper les jarrets des chevaux à l’aide du crochet dont elle est munie, toujours à distance ou encore de désarçonner les cavaliers en l’employant tel un hameçon au niveau des jointures de leurs armures ou de leurs cottes de mailles. Au combat rapproché, la hallebarde s’utilise à deux mains, placées au tiers de la hampe. Ainsi, le combattant peut utiliser la hache, le pic, le crochet et l’autre partie de la hampe pour asséner des coups à ses adversaires.
Cette arme peut mesurer jusqu’à 2,5m.
La photo est une collection de hallebardes exposées au musée de l’Arsenal à Lviv en Ukraine. Je la trouve très intéressante pour le panel qu’elle nous offre.
La lance
La lance est dotée d’un fer emmanché sur la hampe et, pour certaines d’entre elles, d’un talon métallique qui sert en général à équilibrer l’arme tenue en main et à la planter dans le sol.
Souvent ornée d’une bannière, cette arme d’hast est surtout utilisée pour les charges de cavalerie comme d’infanterie. Dans certains cas, elle est dotée d’une garde pour protéger la main du chevalier. Certaines armures possédaient également un crochet fixé sur l’armure qui permettait au chevalier de tenir la lance à l’horizontal en produisant moins d’effort. Ce système permet d’utiliser des lances plus longues : on passe de 3 à 5 m pour les longueurs maximales.
Le trident
Le trident est une arme de l’Antiquité, symbole de Poséidon. Mais il s’agissait également de l’une des armes traditionnelles des gladiateurs romains et plus précisément des rétiaires. A la base de la partie en fer se trouvait souvent un crochet pour attraper le bouclier de l’adversaire.
Cette arme est principalement restée une arme de pêche, mais surtout le symbole divin du dieu de la mer. On peut, néanmoins, retrouver un équivalent dans la fourche de guerre.
L’attrape-coquin
L’attrape-coquin (aussi appelé partisan) est une arme d’hast particulière. A la place d’une pointe, au bout de la hampe, on trouve une pièce de métal en forme de demi-lune dont les branches fonctionnent comme des mâchoires. Cette arme n’est pas destinée à tuer ou blesser, mais à capturer. Les pointes dont la partie métallique est hérissée ne blessent pas la victime, mais l’empêcher de se libérer.
On s’en servait pour attraper un chevalier par la base du casque.
La guisarme
La tête de la guisarme est constituée d’une lame à double tranchant prolongée par une pointe.
Cette cousine de la hallebarde est très prisée par les troupes à pied. La guisarme est excellente lors des combats contre les troupes montées et la pointe sert par exemple à trancher efficacement les jarrets des chevaux.
Le naginata
Le naginata est une arme japonaise proche du fauchard occidental. Il est l’arme de prédilection des moines-guerriers.
Il peut atteindre 2 mètres de long. Principalement utilisé sur les champs de bataille pour couper les jarrets des chevaux, il est également efficace dans le combat à mi-distance contre un guerrier à pied.
La vouge
la vouge est constituée d’une large lame en forme de tranchoir, elle peut atteindre les 2 mètres de long. Il lui est parfois ajouté un croc du côté opposé à la lame, ce qui permet de l’utiliser de taille comme une lourde hache, d’estoc grâce à sa pointe et de crocheter l’adversaire avec le croc d’acier.
Utilisée par les fantassins pour briser les charges de cavalerie, la vouge est conçue pour atteindre les cavaliers et tailler les jarrets des chevaux, voire trancher les lanières de cuir aux jointures des armures.
La bardiche
La bardiche est constituée d’une hampe surmontée d’un fer de hache allongé en forme de croissant. Il a deux points de fixation à la hampe : une à l’extrémité basse du croissant, l’autre en son milieu.
Sa polyvalence en fait une arme particulièrement efficace : pas trop longue ni trop lourde, son fer fort lui permet de résister au choc d’un cheval et de son cavalier lors de la frappe et sa longueur donne l’avantage de causer de très profondes blessures, voire de tuer sur le coup les chevaux en leur coupant la tête ou les jarrets. La pointe permet de transpercer les plates des armures.
Voici un petit aperçu d’autres armes d’hast :
Comme d’habitude, j’espère que l’article vous a plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à commenter et à le partager ! 😉
2 réponses à “Les Armes d’Hast”
Bonjour
Je voudrais savoir exactement où est situé le talon sur une lance, pique ou épée.
Est-ce l’objet qui se trouve à l’opposé de la pointe et que l’on peut mettre en terre ? Ou bien la base de la pointe ?
Merci pour votre réponse
Bonjour
Qu’appelle t’on exactement le talon sur une lance, une pique ou un épée ?
Un petit dessin avec chaque partie de l’arme.
Merci pour votre réponse.