Les droits imprescriptibles de l’écrivain et de l’écrivaine


Republication d’un article de mon ancien autre blog, Prom’Auteur.

À l’instar des lecteurs, dont les droits ont été établis par Daniel Pennac dans son livre Comme un roman, les écrivains en ont également.

C’est à force de voir, sur les réseaux sociaux surtout, des idées reçues et des conseils qui ressemblent davantage à des oukases que j’ai eu l’envie d’écrire ces droits.

J’ai beau partager des conseils d’écriture moi-même, il n’en reste pas moins qu’il ne s’agit que de conseils. Vous en faites ce que vous voulez. Celles et ceux qui me suivent depuis longtemps le savent : je n’impose mes méthodes à personne et j’encourage tout le monde à essayer toutes les méthodes qui existent pour que chacun et chacune se crée la sienne.

Je ne suis pas un gourou qui possède la science infuse, je suis juste une écrivaine qui partage son expérience. À vous de prendre ce qui fait écho en vous et de laisser ce qui vous parle le moins 🙂 

Le droit de ne pas partager ses écrits

Cela semble une obligation pour certains et certaines : si on écrit on est forcément obligé-e de le montrer.
Le partage de ses textes ou seulement de quelques uns de nos textes est un choix et non une obligation. Si on souhaite n’écrire que pour nous-même, nous en avons parfaitement le droit.

Le droit de ne pas écrire

Nous avons tous des hauts et des bas, et si, parfois, l’écriture ne nous parle plus, nous avons le droit de poser la plume et de faire autre chose.

Le droit de ne pas finir

Qu’il s’agisse d’abandon ou d’histoires qui ne finissent jamais, nous sommes libres.

Le droit d’écrire à son rythme

On lit souvent qu’il faut écrire tous les jours, mais en vérité, on fait bien comme on veut !
Et comme on peut aussi 😉

Le droit de créer ce qu’on veut

Faut-il écrire ceci ? Faut-il écrire cela ? Faut-il se forcer à l’originalité ?
Toutes ces questions ne devraient pas avoir lieu d’être. Il n’y a aucune créativité à s’astreindre à ce que les autres nous imposent.

J’ai croisé une écrivaine qui voulait se lancer dans l’écriture d’un roman Fantasy, mais qui se sentait coincée à cause de la forme linéaire (qu’elle croyait obligatoire) du roman alors qu’elle préférait écrire des nouvelles. Dans l’article 3 formats méconnus de roman, je vous ai montré qu’un roman n’a pas qu’une seule forme et que l’on pouvait écrire un roman constitué de nouvelles. Cela s’appelle un fix up ou un roman mosaïque 😉

Le droit d’écrire sur n’importe quel support

Une autre petite anecdote : un jour que me baladais sur internet, j’ai croisé une discussion qui portait sur les logiciels d’écriture. La plupart écrivait sur Scrivener et ne tarissait pas d’éloge à son propos. Quelques un-e-s (dont moi) ont répondu qu’ils et elles écrivaient avec d’autres logiciels, voire sur papier.
Ce à quoi l’un des répondant nous a rétorqué : “Si tu n’écris pas sur Scrivener, tu n’es pas un vrai écrivain !”

Mais pourquoi une telle attaque ?! 
Ce qui est important dans l’écriture c’est le plaisir d’écrire, pas la manière de s’y prendre et encore moins le support sur lequel on s’adonne à l’écriture.

Donc : sentez-vous libre d’écrire avec tous les logiciels que vous souhaitez et sur tous les supports qui vous plaisent, de l’ordinateur aux fiches Bristol (à l’instar de Nabokov) en passant par les carnets et les sets de tables !

Le droit de recommencer

Qu’il s’agisse de reprendre un récit en cours ou terminé, de réécrire d’une autre manière une histoire déjà écrite ou tout simplement d’écrire un autre roman !

Le droit d’écrire comme on veut

De la position au ton de notre narration, tout est permis !

Le droit d’écrire dans n’importe quel ordre

Rien ni personne ne vous oblige de commencer par le début et de terminer par la fin.

Le droit d’être nous-même

Avant de penser aux lecteurs et lectrices, aux éditeurs, aux chroniqueurs, à votre chat ou à toutes autres personnes, pensez à vous-même. (C’est le seul ordre que je vous donne 😉 )
L’écriture ne devrait jamais être vécue comme une obligation pénible (même si on en a fait notre métier) et nos seules contraintes ne devraient être que celles que nous avons choisies.

Voilà ! Je pourrais m’étaler des heures sur chacun de ces points, mais je pense qu’ils parlent d’eux-mêmes (en tout cas, je l’espère 😉 )

Qu’en avez-vous pensé ?


4 réponses à “Les droits imprescriptibles de l’écrivain et de l’écrivaine”

  1. Tellement d’accord.
    J’e suis actuellement dans l’écriture de mon tome 2 et je n’utilise aucune des “obligations”.

    J’écris plusieurs trucs en parallèle mais en travaillant principalement sur le tome 2 avec word, feuilles volantes, carnets, bristol et post it (un Joyeux bordel organisé). Je ne suis pas les “codes” de mon genre mais ma propre vision de l’histoire. Ayant peaufiné mon style, l’idée me trotte de retravailler ensuite le premier tome où je tatonais.
    J’écris des fois plusieurs jours d’affiler puis je m’arrête un jour, deux, dix. Ça va à mon rythme.
    Et des fois j’écris la fin avant le début mouhaha !

    Vive la liberté d’écrire comme on veut.

    Merci pour cet article. On le dit pas assez ^^

  2. Je suis tellement d’accord. Maintenant que je veux me pencher encore un peu sur l’écriture, j’espère pouvoir me rappeler de ces droits pour avancer à mon rythme.

  3. Parfaitement d’accord! J’écris depuis mon enfance mais j’ai mis des années avant de faire lire mes histoires et d’envisager la publication. Maintenant, je me débrouille mieux et puis rédiger de la poésie en parallèle m’a beaucoup aidée. Je fais mes brouillon sur feuilles doubles à carreaux et mes textes plus aboutis sur Word, tout simplement. Je fais d’abord des nouvelles courtes puis je reprends les intrigues, concepts et personnages qui me plaisent dans mon corps de roman. Je ne cherche plus l’originalité, elle vient toute seule quand je lâche prise sur toutes ces exigences. Mes histoires ne sont pas “politiquement correctes” ni enfermées dans un stéréotype de genre littéraire.

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