15 astuces pour éviter les fautes d’orthographes


Ah ! Les fautes d’orthographe ! Ces vieilles ennemies !

Même quand on pense maîtriser la langue française, on n’est jamais à l’abri d’une faute d’inattention ou d’une lacune, cette langue étant parsemée d’embûches… et d’exceptions !

C’est pourquoi j’ai voulu vous faire un petit article expresse pour vous donner quelques astuces pour éviter les 15 fautes les plus courantes.

1. Les adverbes en « -ment » : un ou deux « m » ?

Si la syllabe « -ment » est précédée du son « a » (écrit « e » ou « a »), on met deux « m » comme dans fréquemment, abondamment, évidemment, élégamment…

Si la syllabe « -ment » est précédée d’un son « e », il ne faut qu’un seul « m » comme dans notablement, remarquablement…

2. « ai » ou « ais » ?

Parfois, il est difficile de distinguer le futur « -ai » du conditionnel « -ais ». La différence de prononciation, « é » pour le premier, « è » pour le deuxième, permet normalement de faire la distinction, mais la nuance devient de plus en plus imperceptible. La solution consiste alors à mettre la phrase à la troisième personne du singulier, où la différence sera bien plus évidente.

Confronté à un dilemme entre « j’aurai » ou « j’aurais », « il aura » ou « il aurait » règlera aisément votre problème.

Au passage, j’aimerais souligner une autre faute courante avec le conditionnel : « Si j’aurais été » est une faute, il faut dire : « Si j’avais été ».

Rappelez-vous ce petit moyen mnémotechnique : Les SI n’aiment pas les RAIS.

3. Cent ou cents ? Mille ou milles ?

Vous êtes en pleine rédaction de l’histoire de votre monde : « Il y a trois mille trois cents… trois milles trois cent… trois mille trois cent,… 3 300 ans… »

Mais quand faut-il mettre ces maudits « s » ?

La règle concernant l’orthographe des chiffres est simple : ils sont invariables à l’exception de « vingt » et de « cent », qui prennent un « s » lorsqu’ils sont multipliés et qu’ils ne sont pas suivis d’un autre chiffre. « 80 » sera donc écrit « quatre-vingts », tandis que « 83 » sera « quatre-vingt-trois ». « 120 » sera « cent vingt » ; « 300 », « trois cents » ; et « 320 », « trois cent vingt ».

Attention, une exception subsiste: on écrit « quatre-vingts millions » car millions, tout comme milliards, n’est pas considéré comme un chiffre mais comme un nom.

4. Sensé ou censé ? Davantage ou d’avantage ?

Les homonymes sont un autre casse-tête : ces mots se prononcent de la même façon, mais le sens varie.

Parmi les plus courants, les homonymes « sensé » et « censé » : le premier signifie avoir du bon sens, le second indique être supposé faire quelque chose.

« Davantage » et « d’avantage » posent également souvent problème : le premier est synonyme de « plus », tandis que le second signifie « gain » ou « privilège ».

5. « a » ou « à » ?

Une autre erreur fréquente est de confondre le « a » du verbe « avoir » et la préposition « à ». Pour reconnaître lorsque vous avez affaire au verbe, changez de personne ou de temps lors de la relecture. Confronté à une phrase comme « Il a à faire », passez par exemple à l’imparfait : en disant « Il avait à faire », la différence entre verbe et préposition deviendra évidente.

6. L’accord du participe passé

Arrivée à ce point, j’ai eu une envie d’écouter une musique tragique comme le Requiem de Gabriel Fauré (pour l’écouter, c’est par là : Youtube – Gabriel Faure’s Requiem Op. 48 Complete (Best Recording)).

C’est probablement LA faute par excellence.

La règle de base est la suivante : le participe passé conjugué avec l’auxiliaire « être » s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe, comme dans le cas de « elles sont parties en réunion ». Avec l’auxiliaire « avoir« , le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct (COD), si celui-ci est placé avant. S’il est placé après, alors le participe passé reste invariable. Ainsi, on écrit « j’ai mangé des tomates », mais « les tomates que j’ai mangées ».

Bien sûr, le problème n’est pas aussi simple que cela. Des exceptions, notamment dans le cas de certains verbes pronominaux, restent valables, comme, par exemple : « elles se sont succédé ». La meilleure solution pour éviter les fautes reste alors de consulter une grammaire, de plus en plus souvent disponibles en ligne également.

7. « Chasse-neige », « chasses-neiges » ou « chasse-neiges » ?

Le pluriel des noms composés constitue également une difficulté. L’accord dépendra de la nature des mots : en règle générale, noms et adjectifs sont accordés tandis que verbes, adverbes et prépositions restent invariables. Ce petit tableau devrait vous aider à y voir plus clair :

verbe + nomLe verbe reste invariable. Le nom prend le pluriel selon le sens :
des chasse-neige
des porte-monnaie
des tire-bouchons
des couvre-pieds
• et : un porte-avions, un sèche-cheveux
nom + nomEn général, les deux noms prennent la marque du pluriel :
des choux-fleurs
des sourds-muets
• mais des timbres-poste (= de la poste), des stations-service (= pour le service) et des pauses-café (= pour prendre un café)
nom + adjectif ou adjectif + nomD’une manière générale, les deux éléments prennent le pluriel :
des coffres-forts
des grands-mères (peut aussi s’écrire: des grand-mères)
des beaux-frères
des plates-bandes
Mais quand le premier élément se termine par -o, il est invariable : des Anglo-Saxons, des micro-ondes.
adverbe + nomL’adverbe est invariable :
des en-têtes
des arrière-boutiques
autres noms composésverbe + verbe : des savoir-vivre, des va-et-vient et des laissez-passer (invariabilité)
proposition : des pince-sans-rire (invariable)
Source : Études littéraires

Attention toutefois, la langue française étant truffée d’exceptions, il ne faut pas hésiter à aller consulter un dictionnaire.

8. ‘Madame le directeur’ ou ‘Madame la directrice’?

Selon l’Académie française, « la distinction des sexes n’est pas pertinente pour rendre compte de la différence entre les genres grammaticaux, et le genre non marqué est préférable, lorsque l’usage ne s’y oppose pas pour les noms de titres, professions, fonctions: le juge, le délégué, le docteur, le président désignent indifféremment des femmes. »

L’Académie reconnait l’existence de la directrice, de la pharmacienne et de l’avocate. Interdiction en revanche de dire une auteure, une écrivaine ou une députée. Évidemment, l’usage courant ne respecte pas toujours les recommandations académiques. Encore une fois, le dictionnaire reste le meilleur outil pour vérifier quels mots se féminisent ou pas.

9. « Dis » ou « dit » ?

La terminaison du participe passé issu des verbes du troisième groupe, à savoir les verbes en « -aître », « -oître », « -dre », « -re », « -oir » et certaines verbes en « -ir », souvent muette, pose également problème. Comment savoir si l’on doit écrit « j’ai dit » ou « j’ai dis » ?

En féminisant la phrase, vous pourrez détecter la terminaison du participe passé. Par exemple, pour être sûr de l’orthographe de « j’ai retranscrit la conférence », tournez la phrase en « la conférence a été retranscrite ». La prononciation de la terminaison au féminin vous permettra de savoir qu’il faut un « t » à la fin.

10. « é » ou « è »?

Les différences de prononciation rendent parfois la différence entre les « é » et les « è » difficilement audible. À l’écrit, comment savoir alors s’il faut employer un accent aigu ou un accent grave ?

Premièrement, il faut s’assurer que le son « é » ou « è » doit bien être marqué d’un accent à l’écrit. La règle qui vaut est la suivante : la lettre « e » ne reçoit un accent aigu ou grave que si elle est en finale de la syllabe graphique : é/tude mais es/poir, mé/prise mais mer/cure, inté/ressant mais intel/ligent.

Cette règle connaît les exceptions suivantes :

  • On met un accent grave sur « es », dont le son est accentué, qui termine le mot et n’est pas la marque du pluriel, comme dans « accès », « progrès » (avec « s » non prononcé), « aloès », « herpès » (avec « s » prononcé), etc.
  • Dans certains composés où les deux éléments, peu importe la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, le premier porte l’accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer).

Ensuite, pour différencier accent grave et aigu, il faut s’en tenir à la règle suivante : la lettre « e » ne prend l’accent grave que si elle est précédée d’une autre lettre et suivie d’une syllabe qui comporte un « e » muet. Dans les autres cas, le « e » sera marqué d’un accent aigu. D’où les alternances: aérer, il aère ; collège, collégien ; célèbre, célébrer

Dans les mots « échelon », « élever », la lettre « e » n’est pas précédée d’une autre lettre.

À cette règle font exception : les mots formés à l’aide des préfixes « dé- » et « pré- » , comme se démener, prévenir, et quelques mots, comme médecin, ère et èche.

D’autres anomalies sont à noter, comme par exemple: un événement, je considérerai, puissé-je, etc.

Source : aidenet.eu

11. Avec ou sans trait d’union?

Si le pronom sujet est placé après le verbe, on liera les deux éléments par un trait d’union : « était-ce », « veux-tu » ou « jouons-nous ». Idem pour le « t » intercalé à la troisième personne du singulier, comme dans « va-t-il ». « Ci » et « là » requièrent également le trait d’union, comme « celui-ci » ou « celui-là ».

12. « Robes bleues » mais « jupes marron »

En règle générale, l’adjectif de couleur s’accorde : « des robes vertes », « des fleurs bleues ». En revanche, les noms utilisés pour désigner une couleur sont invariables, comme marron, par exemple. 5 exceptions sont toutefois à noter: rose, mauve, pourpre, écarlate et fauve. On écrit donc des « jupes marron » et des « jupes roses ou mauves ».

Les adjectifs de couleur composés restent aussi invariables : « des briques rouges » mais des « briques rouge vif », des « pommes vertes », mais « des murs vert pomme », « des pulls bleus » mais « des chemises bleu clair ».

13. « é » ou « er »?

Il est très fréquent de confondre « -é » et « -er ». Il existe toutefois un moyen simple et rapide d’éviter les fautes d’inattention. Il suffit de remplacer le mot dont vous doutez par un verbe comme « faire », « vendre » ou « mordre » (ce qui peut donner des phrases bien drôles parfois) : si on entend « faire », « vendre » ou « mordre », il faut écrire « -er », si l’on entend « fait », « vendu » ou « mordu », il faut écrire « -é ».

Par exemple : « Ce matin, j’ai croiser/croisé le boucher » donne « Ce matin, j’ai mordu le boucher », il faut donc écrire « croisé ».

14. Participe présent ou adjectif verbal?

Il n’est pas toujours évident de différencier le participe présent, invariable, et l’adjectif verbal, qui s’accorde. Pour résoudre le problème, il faut une fois encore mettre la phrase au féminin. Face à la phrase « Je pense montrer ce papier intéressant le conseil d’administration », remplacez « papier » par « note », et vous constaterez que le mot « intéressant » reste dans ce cas-ci invariable.

Attention, dans certains cas, participe présent et adjectif verbal ne s’écrivent pas de la même manière : fatiguant, convainquant, communiquant sont des participes présents, ils signifient que l’action est en cours de déroulement, alors que fatigant, convaincant, communicant sont des adjectifs.

15. « a priori » et pas « à priori »

Le français garde de nombreuses traces de ses origines latines. Nous continuons notamment à utiliser de nombreux mots latins, mais les « francisons » de plus en plus. Ainsi, L’accord au pluriel selon la forme latine, comme des « scenarii », par exemple, se perd, et l’on recommande à présent l’emploi du « s » pour marquer le pluriel : « des maximums » et non « des maxima ».

En revanche, il faut prendre garde aux formules latines reprises telles quelles en français, comme a contrario, a posteriori ou a priori, qui ne prennent pas d’accent.

Enfin, mémorisez les formules fréquemment utilisées dans le milieu professionnel, comme le classique curriculum vitae, nota bene, le in fine (à la fin), le stricto sensu (au sens strict du terme) ou le ad hoc (adéquat).

Choisir le bon moment et bien se relire

Le mot de la fin ! Enfin !

Même si vous avez une bonne orthographe en général, sachez que vous risquez de faire plus ou moins de fautes selon le moment auquel vous écrivez. En rédigeant le soir (ou le matin), alors que vous êtes fatigué après une longue journée (ou nuit) de travail, d’école (ou d’écriture), vous avez beaucoup plus de chance d’accumuler les fautes d’inattention.

Privilégiez donc les moments où vous êtes bien éveillé pour écrire. Si vous rédigez un texte important en fin de journée, attendez le lendemain matin pour vous relire.

Une relecture attentive est évidemment le meilleur moyen d’éviter les fautes d’inattention. Petite astuce : relisez votre texte phrase par phrase en commençant par la dernière. Vous ne vous laisserez ainsi pas distraire ou emporter par le sens du texte et resterez concentré sur l’orthographe de chaque phrase.

Un doliprane ?… 🙂

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