La Light Fantasy


Étant donné que cette année le 1er avril ne tombe pas aux alentours du vendredi, j’ai décidé de ne pas vous en faire… quoique… 😉

L’article d’aujourd’hui est donc un vrai article avec de vraies informations. Toutefois, il portera tout de même sur un sous-genre de la fantasy qui pourrait nous faire croire que c’est le 1er avril toute l’année, j’ai nommé la light fantasy !

Petite histoire

Même si la fantasy humoristique n’est réellement apparue qu’au XXe siècle, certaines œuvres se rapprochant du genre peuvent déjà être citées à partir de la fin du XIXe siècle. En 1882, paraît Vice Versa de F. Antsey dans lequel la magie perturbe la société victorienne donnant ainsi des situations très drôles. Le travail de l’auteur devient tellement populaire qu’il inspira plusieurs auteurs et autrices, dont Edith Nesbith qui publia The Phoenix and the Carpet (1904) et The Story of the Amulet (1906), deux romans de fantasy humoristique pour les enfants.

Les États-Unis comptent également plusieurs écrivains d’une pré-light fantasy, dont James Branch Cabell avec le satirique Jurgen, A Comedy of Justice (1919) qui fit l’objet de poursuites judiciaires, avortées, pour obscénité. Dans la même veine, on peut citer Thorne Smith dont les travaux, tels que Topper et The Night Life of the Gods, étaient populaires et influents et souvent adaptés pour le cinéma et la télévision.

Les véritables débuts de la fantasy humoristique remontent à 1940 avec la publication du premier tome de la saga Harold Shea écrit par Lyon Sprague de Camp et Fletcher Pratt et jamais traduite en français (du moins à l’heure où j’écris cet article). Le duo publiera ensuite en 1953 les Tales from Gavagan’s Bar.

Toutefois, la light fantasy, loin d’être une composante mineure du genre, a permis à deux auteurs d’atteindre le statut d’auteur culte : Piers Anthony avec sa série Livres magiques de Xanth, dont le premier tome est paru en 1977, et Terry Pratchett avec Les Annales du Disque-Monde, dont le premier tome est paru en 1983.

Ce n’est vraiment qu’à partir des années 80 que la light fantasy a réellement pris de l’ampleur.

Caractéristiques du genre

La light fantasy est un sous-genre de la fantasy qui a pour (seule) caractéristique l’humour.

C’est un sous-genre destiné à faire rire en jouant avec tous les codes de l’humour : l’ironie, la satire, la parodie, le burlesque, le non-sens et l’absurde pour mettre en lumière le ridicule des scènes ou leur décalage.

La light fantasy aime particulièrement parodier les grands thèmes de l’epic et de l’heroic fantasy tels que la lutte du Bien contre le Mal, les prophéties, le monde à sauver… Elle manie les clichés traditionnels pour verser dans l’humour qu’il soit critique ou parodique. Les récits sont écrits sur un ton léger et ne se prennent pas au sérieux. Les héros de fantasy humoristique n’ont rien de valeureux, d’héroïque ou, encore, d’intelligent. La magie et les pouvoirs magiques en général sont plus ou moins bien maîtrisés et sont plus amusants qu’impressionnants ou inquiétants. Pensons, par exemple, à Rincevent dans Les Annales du Disque-Monde qui est un mage ne connaissant qu’un seul sort et dont la plus grande capacité est celle de prendre la fuite.

La light fantasy peut se croiser avec n’importe quel autre sous-genre excepté la dark fantasy, son antagoniste naturel.

Toutefois, il ne faut pas confiner la fantasy humoristique au comique. Cette démarche consistant à parodier les grands thèmes de la fantasy permet surtout de les remettre en question et d’apporter un vent de fraîcheur sur le genre.
La light fantasy permet également d’introduire, grâce à l’humour, des enjeux plus importants. Par exemple, Pratchett s’est attaché à des problèmes tels que les éternels conflits Orient/Occident et la guerre en règle général dans Va-t-en guerre.

D’ailleurs, dans son excellente Encyclopédie de la Fantasy, Jacques Baudou nous dit :

[…] le Disque-Monde n’est rien d’autre qu’une copie décalée de notre monde réel, observé par Terry Pratchett avec beaucoup d’ironie et un sens très aigu de la satire.

Pratchett, qui joue de la référence culturelle abondemment et avec bonheur, affirme dans une interview que le grand écrivain anglais G.K. Chesterton (1874-1936) a beaucoup compté pour lui : « Il a écrit que le rôle de la fantasy était de prendre ce qui était tellement familier et connu qu’on ne le regardait même plus. Il suffit de le retourner, de le montrer sous un autre angle pour que l’on porte dessus un regard neuf. » C’est ce qu’a entrerpris Pratchett avec ses hilarantes transpositions sur le Disque-Monde. Le regard acide et lucide porté sur la comédie humaine se trouve dissimulé par l’invention et la fantasie dont il fait preuve dans ces translations d’un monde à l’autre […]

L’Encyclopédie de la Fantasy, Jacques Baudou, éd. Fetjaine, 2009, pp. 89-90.

Quelques lectures

Les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett

Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde en forme de disque est juché sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes posés sur une tortue.
À Ankh-Morpork, l’une des villes du Disque-Monde, les habitants croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l’air tellement inoffensif, avec son Bagage de bois magique circulant sur une myriade de petites jambes… Tellement inoffensif que le Praticien a chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la guilde des voleurs et celle des assassins.
Car Deuxfleurs appartient à l’espèce la plus redoutable qui soit : c’est un touriste…

Blanche-Neige et les lance-missiles de Catherine Dufour

Tous les contes commencent par  » il était une fois  » et finissent par  » ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants « . Oui mais… et après ? Et si le règne de Blanche Neige avait été une horrible dictature ? Et si le miroir magique était devenu gâteux ? Et si Peau d’Âne était tombée amoureuse du prince de Cendrillon ? Une poignée de fées du bois de Boulogne, une bande de spectres, le père Noël et sa fille, l’Ankou et sa faux, le Petit Chaperon rouge et l’affreux démon Bille Guette suffiront-ils à sauver le monde du chaos ?

Les Légions dangereuses de Fabien Clavel

L’inquiétude règne dans l’assemblée divine : le dieu Quitiane a disparu ! Son absence met en péril l’équilibre de l’univers, et les quatre dieux restants n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs représentants en quête de leur frère disparu. Chacun désigne alors un Champion choisi parmi les plus valeureux habitants du Cratère dans les domaines de la guerre, du vol, de la magie et de la littérature Malheureusement, ces derniers ne correspondent pas exactement à ce qu’ils avaient espéré…

Deux Zéros et demi de Guillaume Leclerc

Les dieux se querellent une fois de plus ; cette fois, sur une question existentielle : la détermination. Et avec eux, ça ne se règle pas devant une chope dans une taverne. La Chance et le Destin, aussi bas de plafond que leurs ouailles, décident pour se départager de s’attacher les premiers bras cassés venus. Pas la fine fleur de la chevalerie, loin de là ! Ethinor, barbare mégalomane, Jermold, magicien incompétent, et Tallia, guerrière… (non, d’elle, on ne dira rien : trop risqué) se retrouvent bien malgré eux mêlés à un complot inextricable : il ne s’agit que de s’opposer à des démons, dieux et nécromants pour regagner ce qui leur est le plus précieux et accessoirement sauver le trône de l’Empire … Une broutille.
De l’érotisme (un peu), de l’humour (beaucoup) et des combats (répugnants).

Les lecteurs l’ont commenté :
« Le livre le plus drôle que j’ai lu depuis bien longtemps ! » Winston Churchill.
« Un pur chef-d’œuvre ! Mon fils est un génie. » Le papa de Guillaume.

À vos souhaits de Fabrice Colin

Tout le monde connaît Newdon, la fabuleuse cité où se côtoient humains et créatures enchantées. Mais connaissez-vous John Moon ? Il est l’entraîneur d’une équipe d’ogres complètement abrutis, derniers de leur championnat. Et Vaughan, l’elfe qui vient de tripler sa première année d’École de Magie ? Ou encore Gloïn MacCough, le nain qui fait faner les fleurs rien qu’en les regardant ? Alors que ce trio pathétique est réuni devant quelques pintes au pub du coin, le Diable arrive en ville, à la recherche d’une clé qui permettrait d’ouvrir les portes des enfers. Et le destin moqueur a jeté son dévolu sur nos amis pour déjouer ses plans…

Fées, weed et guillotines de Karim Berrouka

La dernière fois que Jaspucine a mis un pied dans le monde des hommes, elle en a littéralement perdu la tête : la Révolution française n’a pas été une période très profitable pour les créatures féeriques. Sauf pour Zhellébore, l’enfoirée qui l’a envoyée à l échafaud. La vengeance étant un plat qui se mange froid, Jaspucine est bien décidée à retrouver la traîtresse. Même si pour cela elle doit s attacher les services d un détective. Mais à force de remuer ciel et terre, c’est sur une conspiration bien plus grande que la fée et l enquêteur vont tomber.

Voilà, j’espère que cet article vous a plu ! Avez-vous déjà lu des livres de ce genre ? En écrivez-vous ? Dites-moi tout en commentaire ! 😉

Souhaitez-vous lire d’autres articles à propos du genre et des sous-genres de la Fantasy ?


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.