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Aujourd’hui, à l’heure où l’on trouve des méthodes pour écrire des romans partout et à toutes les sauces, j’avais envie de placer la mienne dans la liste (un peu pour faire mon mouton, j’avoue, mais aussi pour répondre à certaines questions qu’on me pose 😉 ).
Je sais que pour certain-e-s, ce ne sera qu’une méthode de plus dans tout ce qu’on trouve déjà sur internet, mais je pense que ma manière de travailler pourra, peut-être, en inspirer d’autres. (Et puis, elle est en français et je vous l’offre gratuitement 😉 )
Je tiens à vous préciser que ma méthode n’est pas LA méthode universelle de tous les temps pour produire des best-seller à la chaîne, mais juste ma manière de construire mes histoires.
Et après vous avoir dit que je ne possédais pas la vérité absolue et que ma méthode ne convient sûrement pas à tout le monde, je vais faire une petite parenthèse pour vous dire que je pense tout de même que tous les écrivains doivent posséder au moins 3 qualités pour parvenir à terminer leurs romans :
Bien entendu, ça ne reste que mon point de vue 😉 D’ailleurs, celles et ceux qui me suivent depuis longtemps se souviennent peut-être que j’en avais déjà parlé dans l’article 5 idées reçues à propos de l’écriture.
Le préambule est terminé, passons au vif du sujet : ma méthode ! (pas du tout originale, qu’on se le dise ! 😉 )
C’est un point que j’aurais plutôt dû numéroter 0 puisqu’il se superpose à toutes les étapes détaillées ci-dessous, mais je n’en avais pas envie 😜 Au travers de cet article, je crois que vous vous rendrez compte que je suis plutôt architecte que jardinière, même si la seconde manière est assez présente dans mon mode de fonctionnement.
Il faut savoir que je suis une écrivaine hybride, dans le sens où je travaille autant avec le papier (carnets ; fiches imprimées ; dessins ; prise de notes n’importe où, n’importe quand et sur n’importe quoi ;…) qu’avec l’ordinateur. Je dirais même que je travaille plus avec le papier qu’avec l’ordinateur, en fait…
Je sais que je vous ai déjà fait un article sur la boîte à outils de l’écrivain, mais ici, je vais vous parler de mes outils à moi et rien qu’à moi 😉 et de la manière dont je m’en sers.
Une fois que tous les outils sont réunis, je peux me lancer dans la première étape : passer de l’idée de roman au projet de roman.
Pour passer une idée du carnet-à-idées au carnet-projet, il faut que l’idée se développe. En général, elle le fait d’elle-même, je ne la force pas. Pour qu’une idée devienne un projet, j’ai besoin de 4 indications :
En somme, quand j’ai répondu aux 5W’s (Who ? What ? When ? Where ? Why ?). Ces réponses vont définir la base de ma réflexion pour développer l’histoire, les personnages, l’intrigue, l’univers, etc. MAIS ! il est important de noter que, pour moi, ces indications, ne sont pas nécessairement liées à l’action centrale du récit, ni aux personnages principaux.
L’histoire de Neph et Shéa est partie d’un personnage qu’on ne croisera qu’à peine, d’un lieu important dans la mythologie de l’univers mais qui ne correspond qu’à 3 ou 4 chapitres sur toute la quadrilogie et d’une action qui aura de l’importance, certes, mais qui ne correspond pas — directement — à l’enjeu central de l’histoire.
A partir de ces 4 indications, je brode, j’invente, je crée. Et c’est là que je commence à jeter toutes mes idées dans le carnet-projet.
Quand je parle d’univers, ici, je ne fais pas allusion à un univers créé de toute pièce comme l’est Tell’Andra, la Terre du milieu ou Narnia, mais l’univers du roman. Cette bulle fictive dans laquelle va se dérouler l’histoire. Elle comprend les personnages, leurs interactions, les lieux (réels ou pas) où vont se dérouler les actions,…
Le roman se met en place dans le carnet-projet avec des noms de personnages jetés sur le papier avec une phrase de description (Maelia : mère de … ; titre ; fonction ; caractère ; petite description physique ; etc.), idem pour les lieux. Dans le cas de Neph et Shéa, il y a eu aussi toute la création de l’univers avec sa chronologie, son histoire, sa politique, sa magie, son calendrier,… qui s’est faite dans ce carnet. Et la création de l’intrigue également, sous la forme de l’arborescence des possibles dont je vous ai parlé plus haut.
Malgré toutes les informations écrites dans ce carnet, je ne l’ai rempli que jusqu’à la moitié, et ce, pour la simple et bonne raison que tout ce qui est écrit dans ce carnet n’y est que sous forme de liste de mots plus ou moins lisibles. L’étape de la construction, la vraie, se fait avec les fiches et les plans.
Tout d’abord, j’aimerais préciser que lorsque je parle de « fiches », je ne parle pas de regroupement d’informations de manière plus ou moins organisée, mais bien de documents détaillant à l’aide de textes, d’images et de schémas les différents aspects du roman : personnages, univers, magie, etc. Pour vous donner un exemple, la fiche intitulée Calendrier idalien fait 7 pages A4 dactylographiées…
Donc, une fois que toutes les données sont notées succinctement dans le carnet-projet, je les développe dans des documents word (avec LibreOffice) en les triant par thème. Je vous ai d’ailleurs fourni un exemple de fiche de personnages.
Ensuite, je m’attaque à mes plans. Je n’utilise pas la méthode des flocons de neige, bien que j’en reconnaisse l’efficacité, pour établir les plans de mes histoire mais plutôt une sorte de dérivé :
J’aimerais préciser que je ne m’enferme pas dans ces plans : si une idée surgit et qu’elle me semble bonne, je l’ajoute. Voilà une partie de mon côté jardinière : la flexibilité dans mon plan et la place que je laisse à l’improvisation.
Première chose à savoir : je ne commence pas la rédaction tant que je ne connais pas au moins toutes les grandes lignes de mon histoire, et ce, jusqu’à la dernière. J’ai besoin de savoir d’où je pars et où j’arriverai, mais pas nécessairement les chemins précis que j’emprunterai.
La rédaction est probablement la partie la plus artistique de mon écriture : quand je suis face à mon écran, il n’y que mon imaginaire, mes mots et moi. Exit les plans, les fiches et autres : j’ai tellement tout bossé en amont que je connais tout par cœur — ou presque, parfois, il m’arrive de me replonger dans mes notes parce que j’ai oublié de quel côté se trouve une balafre, par exemple. Je coupe également tout ce qui pourrait me distraire : les réseaux sociaux, ma boîte mail et mon téléphone est mis en mode avion. Je ne l’éteins pas puisque j’utilise le minuteur de Writeometer, vous vous souvenez ? 😉
En bonne geekette, j’ai deux écrans : sur mon écran principal je lance FocusWriter et sur le second, je lance mon navigateur web avec Larousse et synonymes.com, c’est tout et je parviens à m’y tenir.
Une fois que tout est prêt, que je me suis coupée du monde et que mon café a coulé, que j’ai relu les dernières lignes écrites la veille, je lance le minuteur (pour 1h) et je commence à écrire. On m’a dit à plusieurs reprises que j’avais un roman assez « cinématographique », que les images défilaient comme si c’était un film. C’est sûrement dû à ma manière d’écrire : je commence par visualiser la scène, puis je décris ce que je vois. Parfois, je mime aussi pour être certaine de bien comprendre le mouvement afin de pouvoir le décrire le plus précisément possible.
Au cours de la rédaction, il m’arrive toujours d’être coincée à certains passages de l’histoire. Chez moi, ce ne sont pas des blocages ou des pages blanches, mais des moments où il me faut revoir mon plan parce que de nouvelles idées se sont ajoutées et qu’il est temps de retravailler plans, schémas et organigrammes.
On m’a demandé comment faire pour parvenir à canaliser son imagination quand on ne cesse d’avoir des idées qui risque de mettre en péril la quintessence de son roman.
C’est une question à laquelle j’ai beaucoup de mal à répondre. Pour moi, quand je commence un projet, je sais au plus profond de moi où je veux l’emmener et ce que je veux en faire. Quand je commence la rédaction, rien ne pourra me faire dévier des buts et des contraintes que je me suis fixés. Alors, quand une nouvelle idée surgit, je l’étudie pour savoir si elle a sa place dans le projet en cours ou pas. Si elle l’a, je réarrange mes plans ; si elle ne l’a pas, je la range dans mon carnet-à-idées et je l’oublie.
Parfois, il nous est difficile de voir clair dans nos idées. Dans ce cas, je vous conseille de les expliquer à quelqu’un (à l’oral ou à l’écrit) ou de les écrire comme si vous destiniez le texte à une tierce personne. Poser les choses en les expliquant en long en large et en travers permet de faire de l’ordre et d’éclaircir toutes nos idées.
Nathalie Bagadey a récemment publié un article à propos des blocages en écriture et j’avais envie de mettre un peu de mon grain de sel dans cette histoire.
Ce qui marche pour moi, quand il s’agit de véritables blocages (donc pas les moments où je dois juste refaire le point sur mes plans), c’est… de ne rien faire ! Je m’explique : le meilleur moyen de se débloquer, c’est de laisser vagabonder son esprit, de sauter de pensées en pensées, d’idées en idées jusqu’à ce que notre esprit se débloque tout seul et pour y arriver, le meilleur moyen c’est de compter les mouches !
Pour ma part, les moments où mon esprit vagabonde le plus c’est quand je crochète, quand je prends un bain/une douche, quand je me brosse les dents (oui, cherchez pas à comprendre, moi j’ai laissé tomber…), quand je suis dans les transports en commun ou quand je me trouve dans cette phase entre le sommeil et l’éveil.
Et comme on n’est jamais à l’abri d’une idée de génie pour son roman, ayez toujours de quoi écrire partout où vous allez et dans toutes les pièces de votre chez vous !
Voilà, j’espère que cet article vous a plu. Comme je vous l’ai dit ce n’est qu’une méthode parmi tant d’autre et je suis persuadée d’avoir oublié de vous parler de plein de trucs ! Alors si vous avez des questions n’hésitez pas ! 😀