Trouver son chemin sur terre (L’orientation 1/2)


Aujourd’hui, je vous parle d’un sujet qui m’avait été demandé sur Facebook : l’orientation !

Pas l’orientation professionnelle, évidemment, mais bien l’orientation dans l’espace, comment trouver son chemin. Un article qui répond directement à celui traitant du voyage au Moyen-Âge.
Vous avez très certainement remarqué que l’article sera en deux parties, en effet, je traiterai l’orientation terrestre et la semaine prochaine, je parlerai de l’orientation marine. Bien qu’il y ait des points communs entre les deux, certaines pratiques et certains outils ne sont propres qu’à l’un ou à l’autre.

Qu’est-ce que l’orientation ?

Le Larousse nous dit que s’orienter c’est Reconnaître, déterminer sa position par rapport aux points cardinaux ou Reconnaître la situation des lieux ou sa position, pour se guider dans sa marche.

L’orientation permet également de répondre aux questions : où suis-je ? Comment indiquer un chemin ? Comment aller à ma destination ? etc.
L’orientation c’est dont le fait de se situer dans l’espace par rapport à des repères tels que les points cardinaux, des détails de la géographies, aux astres,…

Les points cardinaux

Compass_Rose_English_North.svg: by Andrew pmkderivative work: Flappiefh, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Les points cardinaux sont des points de l’horizon servant à se diriger, à s’orienter. Ils sont au nombre de 4 : le Nord, l’Est, le Sud et l’Ouest. Mais ça, je pense que vous le savez déjà 😉

Le point cardinal de référence était, à l’origine, l’Est — l’Orient — car Jérusalem (et donc le tombeau du Christ) se trouve à l’Est de l’Europe. A l’heure actuelle, le Nord est le point cardinal de référence pour des raisons purement physique, à savoir le magnétisme. Le Nord est donc beaucoup plus facilement mesurable.

C’est d’ailleurs très intéressant de voir que les points cardinaux sont associés à des éléments culturels ou des croyances dans ce beaucoup de cultures. Par exemple, en Extrême-Orient et en Asie centrale, les points cardinaux sont associés à des couleurs et à des éléments : le noir et l’eau pour le nord, le vert et le bois pour l’est, le rouge et le feu pour le sud, le blanc et le métal pour l’ouest et le jaune et la terre pour le centre — dans ces régions, le centre est considéré comme un point cardinal.

Dans la mythologie nordique, nord, sud, est et ouest (nordi, sudi, osten et westen) sont les quatre nains chargés de soutenir les coins du firmament.

Comment faire pour trouver les points cardinaux ?

Et oui ! C’est bien beau de dire : « Il y a un proverbe nain qui dit “Jamais au Nord !” » (fans de Reflets d’Acide, bonjour ! 😉 ) Mais, quand on n’a pas de boussole, encore faut-il savoir où est le Nord !

Désolée, c’était plus fort que moi…

La nature environnante

La végétation autour de nous peut nous donner des informations précieuses quant à notre position, mais aussi pour nous aider à retrouver les points cardinaux.

Tout d’abord, si vos personnages ont une bonne connaissance des reliefs et biomes de la région où ils se situent, ils pourront aisément se situer par rapport à un point de référence (une ville, un relief particulier, un site remarquable,…) en analysant la végétation alentours.
Par exemple :

  • selon le type de sol, on n’aura pas les mêmes plantes qu’à un autre endroit — la différence de qualité du sol peut être due à un affleurement particulier ou à l’érosion ;
  • un relief particulier comme un rocher qui a une forme notable, une falaise qui ressemble à un visage, un affleurement avec une couleur particulière,… ;
  • une construction comme une tombe, un pont, un calvaire,… (bien évidemment, ces constructions sont à adapter à votre univers)

Pour trouver les points cardinaux grâce à la végétation, il existe 2 méthodes principalement : celle de la mousse qui est assez aléatoire et celle des vents dominants qui ne fonctionne que si vous connaissez les vents dominants de la région.

Tout d’abord, il faut savoir que la mousse ne pousse pas au Nord comme on l’entend souvent, mais suivant l’orientation des vents dominants ou des coins d’ombre. C’est vrai que, logiquement, il y a plus de mousse en direction du Nord, car il n’y a pas de soleil. Mais si une grosse roche en direction plein Sud cache la base d’un arbre, celui-ci sera recouvert de mousse, malgré son orientation… Autant dire qu’il faut bien connaître la météorologie locale, ce qui n’est pas évident. De plus, il arrive souvent que la mousse pousse tout autour des arbres. Cette méthode la mousse est assez viable si l’arbre considéré est suffisamment éloigné de ses congénères et qu’aucun relief n’est susceptible de lui gâcher son éclairage.

Pour la méthode des vents dominants, il faut observer la façon dont les arbres sont penchés, ce qui nous informe sur la direction de ces vents.

Le Soleil

Tout d’abord, rappelons-nous que le soleil se lève à l’Est, passe par le Sud et se couche à l’Ouest, les ombres vont donc successivement pointer vers l’Ouest, puis le Nord, puis l’Est.

La méthode de l’ombre peut être mise en pratique avec la technique du bâton :

  1. Plantez un bâton de +/- 1m dans le sol de manière à voir son ombre projetée par terre. Assurez-vous que l’ombre soit projetée sur une surface plane, sans aucun buisson.
  2. Marquez l’extrémité de l’ombre avec un petit objet comme un caillou ou avec une trace distincte sur le sol. La marque doit être la plus petite possible, mais vous devez être en mesure de l’identifier plus tard.
  3. Attendez 10-15 minutes. L’extrémité de l’ombre va se déplacer d’ouest en est suivant une courbe.
  4. Marquez la nouvelle position de l’extrémité de l’ombre.
  5. Tracez une ligne droite entre les deux marques. Vous obtiendrez une ligne est-ouest approximative.
  6. Levez-vous en veillant à avoir la première marque (l’ouest) à votre gauche et la seconde (l’est) à votre droite. Vous êtes à ce moment tourné vers le nord géographique, et ce, peu importe où vous vous trouvez dans le monde.
Source : WikiHow

Une autre technique est celle de la montre… à aiguilles ! Pour ce faire, l’heure de la montre doit être mise à l’heure solaire c’est-à-dire qu’il faudra retirer 1h en hiver et 2h en été (sachant que l’été va de fin mars à fin octobre).

  1. Avec la petite aiguille, pointer le soleil.
  2. Cherchez le milieu de l’angle formé par l’aiguille des heures et le 12 sur le cadran. La bissectrice de l’angle formé par l’aiguille des heures et le 12 sur le cadran est la ligne nord-sud.
  3. Dans l’hémisphère Nord, le Sud est à l’intérieur de l’angle et dans l’hémisphère sud, il est à l’extérieur de l’angle.
Source : How2Survie

La Lune

La nuit, il n’y a pas de Soleil, c’est bien connu. Pourtant, on peut très bien trouver les points cardinaux en appliquant la méthode solaire avec la Lune, mais attention, il ne faut pas que ce soit la nouvelle lune (nuit sans lune). Il faut aussi connaître les heures de lever et de coucher de la Lune, ce qui n’est pas toujours évident. On peut avoir ces informations sur certains calendriers ou en se renseignant auprès d’astronomes.

Il faut cette fois-ci régler la montre de telle sorte qu’il soit minuit lorsque la Lune a effectué la moitié de son parcours dans le ciel (elle est alors au Sud). Mais attention, la Lune tourne autour de la Terre, il ne faut donc pas régler sa montre à l’heure G.M.T.

Si le ciel de votre univers compte plusieurs lunes et/ou plusieurs soleils, n’oubliez pas d’adapter ces méthodes à votre système planétaire.

Les étoiles

Ici, je vais vous parler de constellations terriennes, mais il est clair que si vous créez votre propre monde avec son propre ciel, il est fort à parier que vous devrez également recréer une carte céleste, ou au moins inventer quelques constellations qui pourront servir de repères célestes à vos personnages s’ils s’en servent pour s’orienter de nuit.

Dans le ciel terrien, il existe plusieurs constellations et étoiles qui nous permettent de repérer le Nord et le Sud.

L’étoile polaire : c’est une étoile d’assez faible magnitude (son éclat est faible) et pour peu qu’il y ait une source de lumière parasite, elle peut être difficile à observer. Le plus simple pour la retrouver est de repérer la constellation de la Grande Ourse. Il faut ensuite reporter 5 fois vers le haut la distance entre les deux étoiles du bout de la « casserole » (côté opposé au « manche ») et normalement, on tombe exactement sur l’étoile polaire. L’étoile polaire n’est visible que de l’hémisphère nord.

Source : WikiHow

La croix du Sud : cette constellation est composée de 5 étoiles et les 4 plus brillantes forment une croix. Cherchez les 2 étoiles qui forment la portion verticale de la croix et imaginez une ligne qui s’étend sur 5 fois sa longueur totale. La croix du Sud n’est visible que dans l’hémisphère sud.

Source : WikiHow

Orion : contrairement à l’étoile polaire, cette constellation n’est pas visible en permanence! On la voit très bien l’hiver (dans l’hémisphère Nord). Pour trouver Orion, il faut chercher les trois étoiles alignées qu’on appelle « ceinture d’Orion ». Elles sont caractéristiques. Une fois trouvées, il est facile de repérer les quatre autres étoiles qui forment le parallélogramme. Orion a une forme de sablier. À partir de la « ceinture », prolonger le segment passant par Alnilam et Heka (les trois petites étoiles au-dessus de Betelgeuse et Bellatrix), et après un petit bout de chemin… on tombe sur Alpha Polaris. Attention, c’est tout de même moins précis qu’avec l’étoile polaire.

Source : www.toujourspret.com

La boussole

A l’origine, la boussole est un instrument de navigation qui a fini par être utilisé dans les déplacement terrestre également. Elle est constituée d’une aiguille magnétisée qui s’aligne sur le champ magnétique de la Terre, dont elle indique ainsi le Nord magnétique.

Pour fabriquer une boussole, il suffit de frotter une aiguille contre un aimant (ou d’utiliser une aiguille en magnétite), de la poser sur un réceptacle flottant (comme une tranche de liège, un bouchon en plastique ou une feuille d’arbre) et placer le tout au centre d’un bol d’eau. L’aiguille pourra tourner librement et s’alignera finalement sur les pôles.

Les cartes

Les cartes sont de précieuses alliées ! Dans cet article, nous allons considérer deux types de cartes : la carte topographique et la carte géographique.

La carte topographique est une carte à échelle réduite représentant le relief déterminé par altimétrie et les aménagements humains d’une région géographique de manière précise et détaillée. Les différentes altitudes sont représentées soit par des courbes de niveau, soit par des couleurs.

La carte géographique est une représentation d’un espace géographique. Elle met en valeur l’étendue de cet espace, sa localisation relative par rapport aux espaces voisins, ainsi que la localisation des éléments qu’il contient.

Dans les deux cas, le Nord est toujours au sommet de la carte. Pour se retrouver se repérer sur une carte, il faut faire appel à toute ses capacités d’observation afin de repéré les différents éléments indiqués sur la carte (cf. le point en début d’article La nature environnante). A partir du moment où vous vous êtes trouvé sur la carte, orientez-là en fonction de votre position : si vous êtes en face d’un lac et qu’à votre gauche, se trouve un calvaire, tournez la carte de manière à faire coïncider ces détails à votre position réelle. Quitte à lire la carte à l’envers ! Orienter sa carte en fonction de sa position et de son sens de marche permet de mieux se repérer sur sa carte et, donc, de limiter les chances de se perdre.

Si vous avez besoin d’un coup de main pour dessiner la carte de votre monde, je vous donne rendez-vous sur la série de 6 articles que j’ai écrit à ce propos : Création d’univers : Les Cartes.

J’espère que cet article vous a plu ! Comme d’habitude, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et s’il vous a été utile ! 😉

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