Le Dullahan


Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un esprit qui rôde parmi les vivants aux alentours de la nuit d’Halloween et qui semble vous avoir épargné-e… Du moins, pour l’instant…

Il s’agit du Dullahan, autrement appelé le Cavalier sans tête.

Edward Hull, Public domain, via Wikimedia Commons

Qui est-il ?

Nul ne le sait…

En revanche, ce que l’on sait, c’est qu’il est issu d’une légende du folklore irlandais.

Le Dullahan est communément décrit comme étant un cavalier sans tête chevauchant un cheval noir dont les yeux rouges scintillent tels des charbons ardents, dont les naseaux crachent des flammes et dont les sabots provoquent des étincelles à chaque pas. Parfois, même la monture est décapitée et la tête précède l’équipage de 6 yards (+/- 5,5m). Le cavalier poterait sa tête soit sous son bras, soit à l’arrière de sa selle. Parfois, cette tête, aux petits yeux noirs, au sourire s’étend d’une oreille à l’autre et dont la peau a la couleur et la consistance du fromage moisi, lui sert à éclairer son chemin. Le Dullahan est également armé d’un fouet qui n’est rien d’autre que la colonne vertébrale de l’une de ses victimes.

Il hanterait les routes désertes lors de la nuit de Samhain/Halloween, lorsque que le voile qui sépare le monde des morts et celui des vivants se déchire. Son errance n’a qu’un seul but : exécuter le ou les mourants que la Mort lui a désignés et emmener leurs âmes dans l’Autre Monde en les transportant dans son chariot fait d’os et de peau séchée.

Si vous croiser le Dullahan, surtout, jetez-vous à terre et ne le regardez pas : il déteste être observé et interrompu dans sa tâche. S’il vous remarque, il pourrait vous crever les yeux avec son fouet en os ou vous asperger de sang, vous signifiant ainsi qu’il viendra pour vous l’année suivante.
En outre, lorsqu’il arrête sa monture, cela signifie que quelqu’un mourra à cet endroit.

Sachez qu’il n’existe aucun moyen de se prémunir contre le Dullahan, car on dit que toutes les portes et toutes les serrures s’ouvrent à son approche.
Il existerait toutefois un moyen de le tenir à l’écart : l’or. Porter une broche en or ou brandir une pièce en or suffirait à le repousser à des kilomètres.

Le Dullahan ne peut pas parler. Le seul mot qu’il est autorisé à prononcé est nom de la ou des personnes qu’il doit exécuter.

L’historien irlandais William John Fitzpatrick l’explique :

Un jour, j’ai vu un Dullahan de mes propres yeux. Il était arrêté au sommet de la colline située entre Bryansford et Moneyscalp, tard le soir, au coucher du soleil. La silhouette était littéralement décapitée mais elle tenait sous son bras sa propre tête, et elle a appelé quelqu’un. Je mis alors mes mains sur mes oreilles au cas où c’était mon nom qu’elle appelait, afin que je n’entendes pas ce qu’elle disait. Lorsque je levai à nouveau la tête, il n’était plus là. Mais quelques instants plus tard, je vis en bas de la colline un terrible accident de voiture dans lequel un jeune homme mourut. Je compris alors que c’était son nom que le Dullahan prononçait.

La Chasse sauvage

Johann Wilhelm Cordes, Public domain, via Wikimedia Commons

Un autre légende qui entoure Samhain et Halloween et dans laquelle les cavaliers sont aussi des chasseurs d’âmes est celle de la Chasse sauvage.

Contrairement au Dullahan qui est une légende irlandaise qui s’est un peu exportée au États-Unis, la Chasse sauvage est une légende européenne qui existe, sous plusieurs forme, dans les traditions celtes et germano-scandinaves. Elle peut porter plusieurs autres noms comme l’Armée des fées en Irlande et en Grande-Bretagne, la Chasse volante en Scandinavie, la Chevauchée fantôme aux États-Unis, etc. Toutes ces légendes sont regroupées sous l’appellation des Chasses fantastiques.

Selon la légende, à Samhain/Halloween, les tertres s’ouvriraient pour laisser passer la Chasse Sauvage pénétrer dans le monde des vivants. Cet équipage de chasse à cour se compose d’un groupe de cavaliers, souvent d’origine royaux, accompagné de chiens noirs aboyant. Ces chasseurs déferleraient parmi les vivants dans un grand vacarme de rafales de vent, de tonnerre et de pluie.
Leur vènerie consisterait à chasser les âmes errantes qui n’auraient pas trouvé le chemin vers l’Autre-Monde. Toutefois, certains voyageurs ont raconté avoir vu des adultes se faire emmené par la Chasse Sauvage.

Dans son ouvrage Vivre la Tradition celtique au fil des saisons, Mara Freeman décrit la Chasse Sauvage :

Aux portes de l’hiver grandes ouvertes, la grande cavalcade des esprits appelée la Chasse Sauvage parcourt les cieux. Ils chevauchent pour ramasser les âmes des morts perdues et errantes, et les conduire. À leur tête chevauche un illustre chasseur, qui au Pays de Galles est appelé Gwyn ap Nudd, Roi des Esprits ; en Angleterre, il est Herne le Chasseur, et dans beaucoup d’endroits, le Roi Arthur lui-même :

Le chevalier Arthur chevauche la nuit
Avec des éperons d’or et une chandelle allumée.

Dans la brume nordique, les gens redoutaient d’entendre les cris surnaturel des oies sauvages au-dessus d’eux. Ils pensaient que c’étaient les glapissements des chiens esprit des chasseurs, qui, comme tous les animaux de l’Autre-Monde, ont un corps blanc et des oreilles rouges. En Écosse, les chasseurs spectraux ont des faucons sur leurs poignets, et ils chevauchent vers l’ouest, sur le vent, vers Tir na h-oige, la Terre de Jeunesse, et Tir fo thuinn, la Contrée de la Vague.

Comme vous le voyez, la personne qui mène la Chasse diffère en fonction des versions. Il peut tout autant s’agir du Roi des Esprits, que du Roi Arthur ou encore d’Odin pour les Scandinave.

Le Christianisme, passant par là, a récupéré cette légende pour en faire la Chasse du Diable. Dans cette version, ce serait le Diable qui mènerait la chasse et qui déferlerait dans les villes pour prendre les âmes des pécheurs et les emmener en Enfer.

De même, une autre version de la Chasse sauvage existe dans laquelle il n’y a qu’un seul chasseur : le Chasseur Fantôme. Il s’agit alors d’un cavalier accompagné de ses chiens qui présente des similitudes autant avec la Chasse Sauvage qu’avec le Dullahan.

Comment intégrer un ou plusieurs Dullahan dans votre récit ?

Il existe plusieurs exemples de récits parlant d’un cavalier sans tête, à commencer par La Légende du cavalier sans tête de Washington Irving, mais aussi Durarara!!! écrite par Ryōgo Narita et illustrée par Suzuhito Yasuda qui est une série de romans courts japonais racontant l’histoire de Celty Sturluson, une dullahan à la recherche de sa tête. Cette dernière histoire reprend plusieurs des éléments propres à la légende irlandaise comme le fait qu’elle ne sait pas parler.

La Chasse Sauvage est également reprise dans nombres d’histoires et d’univers tels que dans le roman L’Armée furieuse de Fred Vargas, dans la saga The Mortal Instrument de Cassandra Clare, dans la série Le Sorceleur d’Andrzej Sapkowski ou encore dans l’univers de Harry Potter de J.K. Rowlling sous la forme du club des chasseurs sans tête (que Nick-quasi-sans-tête essaie de rejoindre depuis des siècles et dont l’un des critères pour y entrer est de pouvoir tenir sa tête sous son bras).

Intégrer un Dullahan ou une Chasse Sauvage à son récit n’est effectivement pas évident puisqu’il s’agit d’élément qui n’ont pas beaucoup de variantes. Aussi, ces éléments restent souvent cantonnés à des récits horrifiques, fantastiques, épiques (lorsque l’on voit la Chasse Sauvage comme la Chevauchée d’Odin, il y a tout de suite une dimension plus grandiose qui s’impose) ou humoristiques. Ces éléments restent toutefois très intéressants à intégrer dans des univers qui font appel à des dimensions/plans parallèles. Le Dullahan et la Chasse Sauvage peuvent donc être considérés dans vos univers comme des passeurs d’un plan à un autre.

Voilà, j’espère que cet article spécial Halloween vous a plu et qu’il vous aura donné quelques idées intéressantes pour vos récits wink

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