Mes 15 règles d’écriture


Aujourd’hui, à l’instar de bien d’autres auteurs et autrices, j’aimerais vous présenter mes 15 règles d’écriture.

Il y a un certain temps maintenant, j’ai lu cet article sur le blog de mon collègue auteur et blogueur Julien Hirt : Mes 10 règles d’écriture. J’ai beaucoup aimé l’idée et j’ai eu envie de faire pareil.

D’ailleurs, à l’origine, je voulais vous présenter 10 règles, mais je n’ai pas réussi à élaguer mes notes pour descendre jusqu’à 10… 😅

Les 15 règles que je vous présente ici ne sont pas des règles absolues ni même des conseils. Ce sont mes règles. Celles qui, dans une certaine mesure, délimitent ma méthode et mon rapport à l’écriture.

Je vous les partage parce que, moi-même, je trouve très intéressant de connaître celle des autres. Par conséquent, je me dis qu’elles pourraient vous intéresser si vous êtes aussi curieuses ou curieux que moi.

1. Lire et apprendre

On ne peut pas apprendre à écrire sans lire. Aussi, pour continuer à apprendre d’autres procédés narratifs, découvrir d’autres styles, mais aussi d’autres univers et d’autres personnages, il est important pour moi de lire autant que possible et, surtout, lire de tout.

Et, bien entendu, apprendre de mes lectures. Ce qui signifie : relever les passages que je trouve intéressants, les analyser et voir comment j’aurais fait. 

2. Connais-toi toi-même

Cette citation de Socrate fait partie non seulement de mes règles d’écriture, mais aussi de mes règles de vie.

C’est important de se connaître, de savoir de quoi on est capable, d’identifier ses limites, de comprendre nos motivations, nos besoins et nos envies, notre fonctionnement.

Cette règle me permet de me rappeler ce qui est important pour moi, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Grâce à elle, je trie rapidement les astuces et conseils qui valent pour moi de ce qui ne marchera pas. Ça me permet aussi de ne pas douter en permanence de la qualité de mon travail quand je reçois les retours de mes bêtas et de savoir quelles remarques sont pertinentes et celles qui ne le sont pas (en tout cas, pas pour mon roman).

3. Être soi-même

Parce que les autres sont déjà pris-es, comme le disait Oscar Wilde.

Je suis persuadée que pour écrire un roman qui touche notre lectorat, nous nous devons d’être authentiques. Que ce soit dans les choix des éléments de nos univers, du caractère de nos personnages, de l’histoire que l’on veut raconter, etc.

Si ça nous touche, qu’on écrit avec sincérité et sans nous mentir à nous-même (en croyant devoir écrire telle ou telle chose, de telle ou telle manière, par exemple), on touchera forcément notre lectorat. Et ce, même si c’est un récit que l’on considère comme banal et sans originalité.

Selon moi, l’originalité de nos romans tient dans notre capacité à être nous-même et à exprimer notre unicité.

4. TOUT noter

On ne juge pas une idée, on juge un roman terminé.

Dès lors, je note TOUTES mes idées, même si elles semblent farfelues.

Peut-être que j’en ferai des romans, ou peut-être pas. L’avenir me le dira.

5. La routine, c’est la clé

Une routine ce n’est rien d’autre que programmer son cerveau à exécuter une tâche précise à une heure précise en suivant un schéma précis.

Une routine d’écriture permet donc de programmer notre cerveau pour se mettre à écrire selon un horaire précis, toujours le même.

Je n’écris que quand j’ai de l’inspiration. Fort heureusement, j’ai de l’inspiration à neuf heures chaque matin.

Disait William Faulkner. 

6. Préparation est mère de sûreté

Je fais partie de ces personnes qui ont besoin de préparer leur roman avant l’écriture : fiches de personnages et de lieux, cartes, ligne temporelle, plan de l’intrigue, liste de vocabulaire, etc.

Ça me permet d’avancer plus vite et d’avoir très peu de corrections sur le fond de mon histoire.

7. La version de travail n’est pas la version finale

Le premier jet est un brouillon.

Et, qu’ils soient numériques ou papier, mes brouillons ne ressemblent à rien. Pire, je veux qu’ils ressemblent à des brouillons moches parce que ça me permet de ne pas me poser de questions quand j’écris ou que je corrige. Leur aspect me rappelle qu’ils sont une version de travail et rien d’autre. Ça leur retire le côté “sacré” que l’on peut parfois accorder à nos manuscrits.

Pour marquer la différence entre mon brouillon et ma version finale, je n’écris pas sur le logiciel avec lequel je fais mes corrections et ma mise en page et j’écris avec une police différente de celle avec laquelle je travaille habituellement.

8. Simple, précis, concis, efficace

Ici, je parle de mon style d’écriture.

Le style que j’aime est un style simple, sans fioritures, avec des mots soigneusement choisis.

Alors, dès la rédaction je soigne mon vocabulaire et mes tournures au maximum. A la correction je tranche dans le vif, j’élague, je supprime.

9. Exagérer pour mieux transmettre

Un jour, au collège, alors que notre professeure d’anglais nous apprenait la bonne prononciation de la langue, nous lui avons demandé pourquoi elle exagérait à ce point les mouvements de bouche et sa prononciation. Ce à quoi elle nous a répondu que, en moyenne, on ne retient que 30% de ce qu’on entend ou lit. Alors, pour être sûre que ses élèves retiennent la prononciation correcte, elle devait caricaturer pour que nous reproduisions une version édulcorée de son interprétation qui reviendrait à une prononciation correcte.

Cette réponse m’a marquée au point que je l’applique dans mon écriture : lorsque que j’écris, je ressens très fort et je visualise mes scènes avec beaucoup de précision. Je retranscris tout ça de manière très développée dans le premier jet. Parfois je tombe vraiment dans l’exagération.

Ensuite, je corrige tout ça par la suite, évidemment.

10. Laisser de la place au lectorat

Le roman que vous écrivez ne sera pas le roman que votre lectorat lira simplement parce que chaque personne est différente. Chaque lecteur, chaque lectrice ressentira et comprendra votre roman à travers son propre prisme d’émotions, de valeurs morales et de vécus.

Pour cette raison, un roman est une sorte d’œuvre collaborative.

Pour que les lecteurs et les lectrices puissent s’approprier nos romans et s’immerger dedans, il faut leur un espace où s’insérer pour laisser vivre leur propre imaginaire.

Il est donc important de laisser de la place à la sensibilité du lectorat en ne décrivant pas tout à la lettre, mais plutôt en donnant des idées générales saupoudrées de quelques détails que vous estimez importants.

11. Si je ne sais pas comment le dire, alors je ne le dis pas

Parfois, j’ai envie d’expliquer certaines choses dans mes écrits. Ce peuvent être des détails dans un décor, des mouvements dans une scène de combat, des émotions… Toutefois, il m’arrive de m’emmêler dans mes mots et de ne pas parvenir à dire ce que j’ai envie de dire avec cette précision qui m’est chère. Et ce, même à la correction.

Alors, je ne dis rien. Soit je supprime tout simplement le passage, soit je reste évasive, je le survole et je passe rapidement à la suite.

Je préfère un sous-entendu ou même une absence qui peut être comblée par le lectorat qu’un passage mal écrit, voire incompréhensible. 

12. Écrire sans se retourner

Pour écrire et terminer mes premiers jets, j’ai besoin de filer droit devant, le regard fixé sur l’horizon, sans me retourner. Sans revenir en arrière pour corriger.

13. Trois relectures

Trois. Pas une de plus. Pas une de moins.

C’est une règle que je me suis fixée parce que je déteste les corrections. En faire trois m’oblige donc à repasser un minimum de fois sur mon texte pour m’assurer qu’il est de bonne qualité.

En outre, un roman ne sera jamais parfait, même après dix, cent ou même mille corrections et réécritures. Me fixer cette règle me permet aussi de lutter contre mon perfectionnisme qui voudrait corriger mes textes ad nauseam.

14. Si tu t’ennuies, ton lectorat s’ennuiera aussi

Si vous parvenez à vous désintéressez de votre propre texte, alors que c’est votre œuvre et que vous la chérissez, ce sera dix fois pire pour votre lectorat qui sautera le passage ou abandonnera votre roman.

Si vous vous retrouvez face à ce genre de passage, tranchez sans pitié, voire supprimez-le sans regret.

15. Les meilleures histoires commencent toujours dans des tavernes

Cette règle très farfelue me vient de mon passé de rôliste. En général, les parties de jeux de rôle commencent dans des tavernes parce que c’est le lieu où nos personnages se rencontrent et reçoivent leur quête.

Dès lors, je me sers de cette règle pour me lancer dans l’écriture de la première scène de mon récit quand je n’ai pas d’autres idées. Quitte à ce que je ne la garde pas lors de la phase de correction.

Quelques liens supplémentaires

Certaines des règles ont été développées dans d’autres articles. Je vous les listes ci-dessous dans le cas où vous souhaiteriez approfondir certains points : 

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Dites-moi : avez-vous des règles d’écriture ? Quelles sont-elles ?


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